Quand on magasine une propriété, les annonces pour de belles maisons bien trop chères ne manquent pas et il peut être difficile de ne pas succomber à la tentation d’aller y jeter un œil. Mais, à en croire les courtier.ère.s, ce n’est vraiment pas une bonne idée! On vous explique pourquoi.
Rêver un peu n’a jamais fait de mal à personne, dites-vous? «Si vous regardez les maisons en vente juste pour le fun, ça n’est effectivement pas grave et ça peut même être une bonne manière de cerner ce que vous aimez», concède Daniel Berger, courtier immobilier et coach chez KW Urbain, agence immobilière. Par contre, si vous recherchez activement un toit, «regarder des propriétés hors de prix, c’est la pire chose à faire», avertit-il.
Un avis que partage Christine Gauthier, elle aussi courtière. «Quand vous voulez acheter une voiture, vous ne regardez pas pour une Mercedes si vous n’avez pas le budget. C’est un peu la même chose. Tomber en amour avec une belle maison, c’est bien, mais si ensuite vous n’avez pas les moyens de faire une offre, vous allez juste être déçu», résume-t-elle.
La préqualification avant tout
En plus de créer de la déception, cette mauvaise habitude pourrait carrément vous décourager et vous coûter du temps et de l’argent. Eh oui, selon nos deux expert.e.s, cette manie témoigne souvent d’un manque de préparation qui risque de vous poser des problèmes.
«Si on a un coup de cœur et qu’on dépose une offre, mais qu’ensuite la banque ne valide pas, on aura déjà eu des frais, pour l’inspection par exemple, et on aura perdu un temps précieux», explique Daniel Berger.
Avant de se lancer dans des recherches effrénées sur Centris, il est donc indispensable d’être d’abord allé voir sa banque pour déterminer à quel prêt on peut avoir droit et obtenir une préqualification qui servira à prouver sa capacité d’emprunt et à déterminer son budget.
S’en tenir à son budget
Une fois la préqualification en main, on peut se mettre à chercher, mais là encore, on peut être tenté de regarder des maisons et condos qu’on ne pourra pas se payer. Pour éviter la frustration, Christine Gauthier conseille de filtrer les annonces en sélectionnant un prix maximum qui ne dépasse pas le budget dont on dispose.
«Même si la marge de négociation est d’environ 3% en ce moment, il faut penser à tous les frais pour l’inspection, la taxe de bienvenue, des petits travaux de peinture, etc. Donc si votre budget est de 400 000$, je recommande vraiment de regarder des propriétés qui ne sont pas plus chères que ça. On oublie les 410 ou 420 000$, parce que même si ce n’est pas bien plus cher, quelqu’un d’autre risque de faire une offre au prix indiqué, alors que vous serez un peu en dessous», ajoute-t-elle.
Gérer ses attentes
Restreindre ses recherches à des propriétés qu’on peut se permettre, c’est donc s’éviter bien des déceptions, mais c’est aussi nécessaire pour ajuster ses attentes à la réalité.
«Des clients qui ont regardé des maisons plus chères et qui nous arrivent avec une longue liste de critères irréalistes, ça arrive souvent. Tous les courtiers le vivent, témoigne Daniel Berger. C’est justement notre travail de les amener à trouver un équilibre entre la raison et l’émotion. On est là pour les aider à comprendre la réalité du marché grâce à notre expertise.»
Quels sont mes besoins? Quels sont les critères les plus importants pour moi? Est-ce que ces critères correspondent vraiment à mon style de vie? Le ou la courtier.ère est là pour amener sa clientèle à se poser ces questions afin de la guider et de lui proposer des biens qui correspondent à ses besoins et à son budget.
«Un 10 sur 10, en immobilier, ça n’existe pas, mais ce qui est certain, c’est que ça ne sert à rien de se faire du mal à magasiner hors de notre budget, résume Christine Gauthier. Établir le bon budget et les bons critères de recherche, c’est poser le cadre pour ensuite se permettre de tomber en amour avec quelque chose qui nous correspond et qu’on peut acheter.»