Elle a créé sa propre marque de vêtement puisqu’elle ne savait plus quoi se mettre sur le dos. Avec lachapelle atelier, Viviane Lachapelle offre depuis 2019 des options stylées et locales aux femmes rondes en plus d’une destination shopping chaleureuse qui fait la promotion du self-care et qui combat la grossophobie. Entretien.
Viviane Lachapelle
Fondatrice de lachapelle atelier
Entreprise fondée en 2019
74, rue Saint-Jean, Longueuil
D’où est venue l’idée de lachapelle atelier?
Je suis une femme grosse qui voulait s’habiller localement, mais qui ne trouvait aucune option satisfaisante. Je suis ma première cliente. C’est moi qui avais ce besoin à la base.
Comment définirais-tu tes produits?
Je vends des vêtements grandes tailles faits à Montréal. L’esthétique est minimaliste et féminine, souvent d’inspiration japonaise. Je privilégie généralement des coupes carrées, du coton crispé, froissé, des boucles, des plis.
Où trouves-tu ton inspiration?
Je dessine moi-même les vêtements. L’inspiration me vient des femmes avec qui je partage ma vie. Je donne d’ailleurs des noms de femmes que j’aime à mes créations. Sinon, la nature m’influence aussi beaucoup. Je vais parfois dans des boutiques toucher des tissus, chercher de l’inspiration. De manière générale, je travaille de manière assez instinctive.
Quelles sont les étapes qui viennent après le processus de création?
Une patronniste m’aide à mettre les patrons en place. On les essaye sur moi. On fait des tests. Ensuite les pièces de tissus vont partir en coupe avec un robot laser. Ces coupes vont être envoyées à mes couturiers, une petite famille très chaleureuse qui a un atelier dans son sous-sol.
Quel est ton objectif avec lachapelle atelier?
L’objectif de l’entreprise est de changer l’expérience de magasinage pour les femmes grosses. J’ai pleuré tellement de fois dans des cabines d’essayage en essayant des morceaux. Ce qui me motive au quotidien est de réduire cette tristesse, ce mal, que personne ne devrait avoir à vivre.
Je veux pouvoir offrir plus d’options aux femmes comme moi. L’autre jour, une fille est venue magasiner à la boutique. Elle hésitait entre quatre morceaux. Elle m’a dit: «C’est fou, car ça ne m’était jamais arrivé de ma vie d’avoir plusieurs options comme ça et d’avoir à faire un choix.» Elle avait mis le doigt dessus. Avant, toutes les fois où j’allais dans un magasin et où je trouvais un pantalon qui me faisait, c’était un miracle, je l’achetais même s’il était laid ou cher.
Quels sont tes projets à venir?
Pour 2022, on peut s’attendre à beaucoup de ventes pop-up, une nouvelle boutique sur l’île de Montréal, des collections plus régulières et une collaboration particulièrement intéressante [dont elle ne peut pas divulguer le nom].
En plus de tes collections de vêtements pour ton public cible, tu vends aussi de la merch (t-shirt, crewneck, tote bags) pour tous. Peux-tu nous en parler?
La merch ne faisait pas partie du projet initial. J’en ai fait pour ma campagne de sociofinancement en 2019. La demande était tellement grande que j’ai continué même après. C’est plus accessible à un plus grand nombre de personnes. Ça me permet de faire des collaborations avec des artistes d’ici et de promouvoir les valeurs de lachapelle comme le self-care, notamment avec les messages qui y sont parfois affichés.
Son conseil aux jeunes entrepreneurs
«Il faut être ambitieux, croire en soi, laisser l’orgueil de côté et ne pas avoir peur de se tromper.»
Les entreprises qui l’inspirent
Maguire et Girlfriend Collective
Ses applications préférées
Instagram et TikTok