Pointe-à-Callière est l’un des musées d’archéologie les plus importants d’Amérique du Nord. Construit sur des vestiges architecturaux, il offre la possibilité aux visiteurs de découvrir l’histoire de Montréal à travers les siècles. Dans le cadre du mois de l’archéologie, qui se déroule jusqu’au 31 août, le musée propose des visites guidées et des activités familiales.
Exposition Un parlement sous vos pieds
Pendant le mois d’août, Pointe-à-Callière offre des visites d’une vingtaine de minutes permettant de découvrir l’exposition sur l’ancien parlement de Montréal et le marché Saint-Anne. Du mardi au dimanche, des guides sont disponibles pour présenter l’histoire de ce bâtiment. Ce dernier, érigé sur l’actuelle place d’Youville, était un marché au XIXe siècle, jusqu’au moment où il a été reconverti en parlement fédéral en 1844.
Au fur et à mesure de la visite se déroulant à l’extérieur, on découvre la structure et les règles du parlement. On peut voir des images d’objets, comme des lunettes, des pièces et une pipe, qui ont été découverts lors des fouilles du site entre 2010 et 2017. Selon l’une des guides de l’exposition, Karima Ouazar, les artefacts archéologiques ont leur importance. «On sait que des objets très spécifiques, comme ces lunettes, ont été trouvés là. L’archéologie nous permet d’affirmer que c’est là que cette salle se trouvait», indique-t-elle au moment de présenter la salle du conseil législatif.
En 1849, le bâtiment est victime d’un incendie, qui le détruit complètement. Quelques années après, il est installé à Ottawa.
Une découverte à Pointe-à-Callière
Le 6 août, l’archéologue et chargé de projet en archéologie et en histoire de Pointe-à-Callière, Hendrik Van Gijseghem, racontait une découverte faite en 2020. Lors d’une intervention pour retirer une masse de bois dans le site du fort de Ville-Marie, les archéologues ont trouvé des traces de semences sous le bois. Ces plantes et autres baies ont permis aux experts d’en apprendre plus sur les habitudes alimentaires après l’arrivée des Français à Montréal.
D’après l’archéologue, il est rare de trouver des traces de nourriture végétale en raison de leur rapidité de décomposition. «L’étude archéologique de l’alimentation est très centrée sur la viande, simplement parce que les os se préservent mieux qu’autre chose. Donc on a l’impression que les gens consommaient de la viande en très grande quantité, ce qui n’est pas nécessairement le cas», expliquait-il lors de la présentation, installé derrière une table sur laquelle étaient exposés des photographies et des échantillons des végétaux trouvés.
Parmi ceux-ci, on compte de l’aralie, de la prune, du pourpier et des petits fruits. Certaines plantes étaient aussi utilisées dans un but médicinal, comme la morelle douce-amère, efficace, entre autres, contre les maladies vénériennes.
Ateliers Mission archéo pour les familles
Les samedis 14 et 21 août, des ateliers conçus pour les enfants de 9 à 12 ans sont organisés pour permettre aux participants de se glisser dans la peau d’un archéologue. Les enfants seront amenés à accomplir une mission donnée, en fouillant le sol du musée et en analysant les objets trouvés grâce à un laboratoire d’archéologie.
Un jeu-questionnaire en ligne
Pendant tout le mois de l’archéologie, les lundis, jeudis et samedis, le Musée pose une question sur ses pages Facebook et Instagram. Il est possible de tenter de donner la réponse dans la section commentaire, et de remporter une visite de 1h30 au musée.
Les questions, qui sont pour certaines loin d’être faciles, peuvent porter sur des spécialités de l’archéologie, des artefacts ou les méthodes utilisées par les archéologues.
Du nouveau dans l’exposition permanente
Impossible de parler du Musée Pointe-à-Callière sans mentionner les vestiges sur lesquels il est construit. Au sous-sol, on découvre des ruines de bâtiments emblématiques de Montréal, ainsi que des artefacts.
Cette année, le Musée a décidé de rendre la visite plus interactive, grâce à des installations numériques.
«On essaie toujours de rendre ça vivant», assure la chargée de projets des expositions et technologies multimédias, Brigitte Lacroix. Grâce à des projections qui donnent des informations sur les bâtiments de l’époque ainsi que des vidéos interactives, les visiteurs peuvent mieux interpréter les vestiges archéologiques qui se dressent devant leurs yeux.