Ensemble Montréal promet d’injecter 16 M$ pour la deuxième phase de la réfection de l’ancien marché Maisonneuve, qui accueille entre autres le CCSE Maisonneuve. Cet engagement n’impressionne pas Projet Montréal.
Cette première promesse a été dévoilée jeudi par Réal Ménard, candidat au poste de conseiller pour la formation de Denis Coderre, et Karine Boivin Roy, la candidate à la mairie de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Boivin Roy explique qu’une première phase avait été effectuée il y a quelques années déjà pour remettre aux normes l’ancien marché Maisonneuve.
«On avait refait la toiture – ça, c’était sous notre administration – et la phase 2 est en attente depuis le début du mandat [de Pierre Lessard-Blais].»
Mme Boivin Roy se demande pourquoi cette mise aux normes ne s’est pas faite sous l’administration de Projet Montréal.
«C’est du réchauffé», rétorque le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais, affirmant que les sommes promises par Ensemble Montréal sont déjà budgétées, voire bonifiées.
Le maire s’étonne que M. Ménard ne soit pas au fait du dossier, puisque ce dernier est président du conseil d’administration du CCSE Maisonneuve.
Pour ce qui est du délai de l’activation de la deuxième phase, M. Lessard-Blais rappelle que la maison de la culture et la bibliothèque Maisonneuve sont actuellement en rénovation et que l’arrondissement loue un espace face à ses établissements pour maintenir l’offre de service.
Une fois ces travaux terminés, ce même espace va être utilisé, affirme-t-il, pour que le CCSE puisse poursuivre ses activités pendant la réfection du marché Maisonneuve.
Du théâtre pour la communauté
Un deuxième engagement concerne le Théâtre Denise-Pelletier, avec lequel M. Ménard souhaite réactiver un financement mis en place à l’époque où il était maire de l’arrondissement MHM.
Ce qu’on veut, c’est avoir un partenariat avec le Théâtre Denise-Pelletier qui va faire en sorte qu’il va y avoir 1000 billets par année qui seront à la disposition de la communauté.
Réal Ménard, candidat d’Ensemble Montréal
Selon le candidat, seulement 6 % des gens du quartier vont au Théâtre Denise-Pelletier.
«On l’avait déjà fait par le passé, puis l’administration actuelle a interrompu ce processus, et ça avait beaucoup fâché le conseil d’administration [du théâtre]», soutient M. Ménard, actuellement membre de ce CA.
Joint par Métro, le directeur général du Théâtre Denise-Pelletier, Rémi Brousseau, a confirmé qu’une somme de 25 000 $ avait été versée par l’arrondissement en 2017 pour l’achat de billets, mais également afin de financer d’autres activités.
Une fois arrivés au pouvoir, les élus de Projet Montréal n’ont pas renouvelé le financement, sous prétexte que ce n’était pas une priorité de l’arrondissement et que le théâtre recevait déjà de l’argent du Conseil des arts de Montréal, raconte M. Brousseau.
M. Lessard-Blais soutient qu’une rencontre a eu lieu en 2018 avec le Théâtre Denise-Pelletier pour que soit expliqué le processus à suivre.
«On les a encouragés à se faire reconnaître officiellement comme un organisme via notre politique de reconnaissance, ce que le Théâtre Denise-Pelletier n’a jamais fait», affirme le maire sortant.
Cette reconnaissance est nécessaire, selon lui, pour éviter que des chèques soient «faits sur des coins de table», sans recommandation de l’administration publique, sans souci d’équité entre les quartiers et sans aucune reddition de compte.
Une telle pratique aurait été dénoncée par le vérificateur général et aurait généré des conflits entre certains organismes, raconte l’élu de Projet Montréal.