Anjou

Un retour en classe souhaitable, mais qui cause l’inquiétude

Alors que des écoles de l’Est de Montréal préparent leur retour en classe le 17 janvier, des intervenants soutiennent que la réouverture des écoles est souhaitable pour le bien-être des jeunes. Or, une incertitude règne sur la possibilité de mettre en place des mesures nécessaires pour assurer un retour en classe sécuritaire, alors que les taux de positivité à la COVID-19 dans l’Est sont les plus élevés de l’île.

Il n’y a aucune doute que le retour en classe est nécessaire pour le bien-être des jeunes, insiste le Dr Jesse Papenburg, pédiatre infectiologue et microbiologiste à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

«Dans les vagues précédentes, la fermeture des écoles a eu des effets néfastes importants sur la santé mentale et le développement des enfants et adolescents», souligne-t-il.

Mais pour que ce retour soit sécuritaire, un ensemble de mesures doivent être mises en place, selon lui: la vaccination, le port du masque en tout moment, le dépistage des symptômes et l’aération des classes.

Le spécialiste croit également que l’utilisation des classes-bulles – une mesure que Québec a retirée – devrait être priorisée, spécialement pour les 5 à 11 ans, qui n’ont pas tous reçu le vaccin.

Il ajoute qu’un enfant symptomatique ne devrait pas aller à l’école, même s’il obtient un résultat négatif au test rapide, qui peut «manquer de sensibilité».

Au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), Valérie Biron, directrice des communications, assure dans un courriel que les écoles continueront à appliquer toutes les mesures sanitaires nécessaires, notamment le port du masque en tout temps pour tous et les tests rapides pour les élèves et employés symptomatiques ainsi que pour les familles.

Inquiétudes

Si on s’entend, du côté de syndicats de l’Est, sur le fait qu’un retour sur le banc d’école est souhaitable pour les élèves, on s’inquiète que les consignes de Québec pour la rentrée ne permettent pas un retour en classe sécuritaire dans le contexte sanitaire actuel.

Dans un communiqué, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) «déplore notamment l’abandon de la stratégie qui permettait, par l’entremise des tests PCR, de dépister les élèves, d’effectuer un traçage des cas et de procéder, le cas échéant, à l’isolement des élèves infectieux.» 

Faisant écho à ces propos, le Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île (SEPÎ) indique à Métro qu’il s’inquiète d’«un plan qui repose essentiellement sur le recours à des tests rapides», à un moment où des doutes demeurent quant à la possibilité de pouvoir en obtenir. Le syndicat déplore par ailleurs que tout le personnel n’ait pas accès aux masques N95, qui seront réservés au personnel d’écoles spécialisées.

La ventilation est toujours problématique dans certaines classes et des lecteurs de CO2 se font toujours attendre, s’inquiète pour sa part le président du Syndicat du soutien en éducation de la Pointe-de-l’Île (SSEPI-CSQ), Stéphane Soumis.

À cet effet, le CSSPI indique qu’en date du 17 janvier, 2025 lecteurs de CO2 auront été installés dans les classes du CSSPI, ce qui représente environ 88% du nombre total de lecteurs prévus.

Éviter des bris de service

Le CSSPI, conformément aux lignes directrices de Québec, indique qu’il explore la possibilité d’utiliser d’autres corps d’emploi «pour effectuer des remplacements sporadiques pour éviter des bris de services» en cas d’absentéisme chez les professeurs.

Stéphane Soumis s’inquiète de son côté de ce type d’orientations, tant du point de vue sanitaire que pour la qualité des services qui seraient offerts aux élèves dans ce contexte.

«On dit grosso modo, «faites n’importe quoi, mais arrangez-vous pour qu’il n’y ait pas de bris de service. (…) Est-ce que cet enseignement est mieux que de l’enseignement à distance?» se questionne-t-il.

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