CDPQ Infra annonçait mardi une modification importante du tracé aérien du REM de l’Est dans Mercier, proposant de déplacer un segment de 4,5 km originalement prévu sur la rue Sherbrooke sur l’avenue Souligny. Réactions du maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et du président-directeur général de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM).
Le maire de l’arrondissement MHM, Pierre Lessard-Blais, qualifie l’annonce de bonne nouvelle, mais demeure préoccupé par l’intégration du REM de l’Est au quartier.
«Le scénario aérien à Sherbrooke était le pire. Abandonner le scénario catastrophe, c’est un pas dans la bonne direction, juge Pierre Lessard-Blais. Cela dit, il reste beaucoup d’interrogation sur l’intégration au REM sur la friche ferroviaire Souligny-Dubuisson. Ce n’est pas vrai que simplement passer le projet de Sherbrooke à la friche ferroviaire règle tous les problèmes de l’intégration au quartier.»
Rappelant que Mercier-Est est un quartier déjà «extrêmement» enclavé, entre autres par l’autoroute 25 et la circulation abondante sur les rues Sherbrooke et Notre-Dame, le maire de MHM souhaite que CDPQ Infra «tire le quartier vers le haut et non vers le bas».
Du côté de la CCEM, on salue l’annonce de mardi, confiant que le REM de l’Est devienne l’épine dorsale de la revitalisation de l’est de Montréal.
Selon son PDG, Jean-Denis Charest, l’utilisation de l’emprise ferroviaire de Souligny permet d’éviter les impacts négatifs que générait le tracé initial et répond à plusieurs inquiétudes soulignées par la population et les commerçants du secteur de Tétreaultville.
En changeant le tracé, on a réduit énormément l’aspect qui créait des inquiétudes et qui pouvait avoir des retombées sociales négatives. Le nouveau tracé a lui aussi certains défis, qui sont globalement bien moindres que l’autre tracé, et là, il faut regarder comment on va arriver à minimiser ces impacts.
Jean-Denis Charest, PDG de la CCEM
Rappelant qu’il n’y a pas un mégaprojet d’infrastructure dans le monde qui se fait sans générer certains impacts locaux, les bénéfices de ce nouveau tracé surpassent largement les désavantages, selon lui.
Différents scénarios
Pierre Lessard-Blais demande à la CDPQ d’analyser différents scénarios pour ce nouveau tracé, que ce soit l’option souterraine ou encore en tranchée. Selon lui, la friche ferroviaire permettrait la réalisation de cette dernière option.
«Il faut qu’on sache quels sont les coûts et les avantages et les inconvénients de chacun de ces scénarios», soutient-il.
Si CDPQ Infra a de nouveau écarté l’option souterraine lors du point de presse, allant jusqu’à dire qu’une telle infrastructure pourrait mettre en péril la réalisation du REM de l’Est, la filiale ne s’est pas prononcée sur l’idée d’un tracé en tranchée.
S’il n’est pas contre l’idée que d’autres scénarios soient envisagés, Jean-Denis Charest soutient de son côté qu’il y a un cadre financier réaliste à respecter. «On ne peut pas se retrouver avec un projet de 20 milliards.»
Le PDG de la CCEM est persuadé que le comité d’intégration va arriver avec ses recommandations pour minimiser au maximum les désavantages subis par les résidents du secteur. «Le processus n’est pas terminé.»
Accès au transport collectif
Pierre Lessard-Blais reconnaît l’avantage que les stations du REM soient déplacées plus au sud dans Mercier-Est.
Au sud de Sherbrooke, l’accès au transport en commun est déficient. L’offre d’autobus sur Notre-Dame n’est pas acceptable. Donc, si on a deux stations dans le centre de Tétreaultville au lieu de Sherbrooke, je pense que c’est une amélioration intéressante de l’offre de transport en commun dans un secteur qui était très mal desservi.
Pierre Lessard-Blais, maire de MHM
Reconnaissant ce gain, Jean-Denis Charest s’interroge en revanche sur la connectivité avec la ligne verte du métro de la Société de transport de Montréal (STM).
«Il sera important de mettre en place des dispositifs alternatifs qui viendront faciliter cette connectivité», soutient-il.
Une rencontre entre CDPQ Infra et le maire de MHM est prévue ce vendredi.