IDS-Verdun

Protéger nos cours d’eau, de la pointe de l’iceberg à nos verres d’eau

Nathalie Lasselin, exploratrice, documentariste et plongeuse sous-marine

Nathalie Lasselin, exploratrice, documentariste et plongeuse sous-marine contribuant activement au nettoyage des berges verdunoises.

La plongeuse sous-marine et documentariste professionnelle originaire de Mercier Nathalie Lasselin s’est aventurée sous les eaux des côtes de Verdun samedi pour nettoyer les berges des déchets qui s’y sont accumulés et protéger cet écosystème essentiel à la vie locale.

Nathalie Lasselin est une cinéaste sous-marine engagée avide d’aventure qui parcourt le monde pour documenter les milieux de vie aquatiques et conscientiser le public tant à leur vulnérabilité qu’à leur beauté.

Lors de ses retours au bercail entre deux expéditions, elle demeure activement impliquée dans la défense environnementale de nos cours d’eau. «Hier, j’ai participé à un méga nettoyage au pensionnat Saint-Nom-de-Marie. Samedi, je participe avec une équipe de bénévoles à l’opération nettoyage à la Marina de Verdun. On fait des opérations [de nettoyage des rives et du lit du fleuve] depuis 2018», explique la documentariste.

«J’ai commencé à organiser ces opérations pour faire un changement. On peut avoir un effet sur son milieu de vie, son environnement, donc on se retrousse les manches et on donne son coup de main.»

Nathalie Lasselin, en combinaison de plongée.

Repenser notre relation à l’eau

Pour Nathalie Lasselin, il est crucial de réfléchir à la place centrale qu’occupe le fleuve Saint-Laurent dans notre histoire, nos vies et celle de l’écosystème montréalais: «Le fleuve Saint-Laurent est notre source d’eau potable, beaucoup de gens ne savent pas d’où elle vient ou n’y pensent pas, se désole la plongeuse. C’est aussi une richesse historique, écologique et naturelle à partir de laquelle [Montréal] s’est bâtie.»

Une fois sous l’eau, la documentariste se désole ainsi de constater la pollution du fleuve. «On est déconnecté de notre fleuve, on le prend pour acquis et on ne le voit pas comme un milieu de vie. Dans le fleuve Saint-Laurent, à hauteur de Montréal, il y a 73 espèces de poissons qui y vivent, la vie marine est très imposante. Nous sommes des témoins privilégiés comme plongeurs, mais une fois qu’on voit [les dessous du fleuve], on ne peut pas faire comme si on ne l’avait jamais vu et ne rien faire; on s’attache au fleuve», explique-t-elle.

«On trouve de tout… même un banc public»

La liste des déchets hétéroclites qu’on peut retrouver au fond du fleuve est assez surprenante.

Si la plongeuse dénonce le fléau des mégots de cigarette qui sont énormément dommageables pour le fleuve en raison des produits chimiques qu’ils contiennent, elle en repêche aussi des sacs en plastique, des drones… et même des bancs publics: «Parfois, il y a du vandalisme, et on retrouve des vélos volés et des bancs publics dans le fleuve. On doit les remonter par sacs de levage.»

L’équipe de Nathalie Lasselin transportant un banc de parc fraîchement repêché.

Éduquer et prendre soin de nos cours d’eau

«On peut avoir l’air de ramasser les déchets du passé, mais on fait un travail en amont: quand on nous voit plonger pour ramasser les déchets, on éduque, on conscientise [sur le fait que] ça se retrouve dans nos verres d’eau. Il faut faire attention à ce qui peut se faire emporter par le vent et à ce qu’on jette dans nos toilettes [et qui va] se retrouver dans le fleuve au rejet des eaux usées.»

«J’aime dire que mon travail commence à la pointe de l’iceberg et se termine dans nos verres d’eau», résume la documentariste, qui travaille déjà sur sa nouvelle expédition filmée et documentée, dans le réservoir Manicouagan.

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