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Urgence: encore trop de consultations pour des problèmes mineurs

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Malgré une certaine accalmie pandémique et une impression d’un retour à la normale, la pression sur les urgences ne s’est pas résorbée pour autant. L’un des facteurs, selon des travailleurs de la santé, est qu’encore trop de personnes se rendent à l’urgence pour des problèmes mineurs qui pourraient être traités ailleurs qu’à l’hôpital.

Afin de constater le problème, Métro s’est rendu aux urgences de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, le 1er septembre, pour y rencontrer trois femmes travaillant pour le CIUSSS de l’Est de Montréal.

«C’est encore difficile, car malheureusement, depuis la COVID-19, on a perdu graduellement du personnel, ce qui fait qu’on a un niveau de personnel qui est très limité pour passer au travers des journées», raconte Valérie Caron, assistante infirmière-chef à l’urgence de Maisonneuve-Rosemont.

Le problème actuellement n’est cependant pas les patients qui arrivent en ambulance, mais ceux qui se pointent à l’urgence «sur pieds», explique la Dre Patricia Ayoub, qui est notamment chef du département de médecine générale CIUSSS de l’Est de Montréal et qui exerce principalement à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Même si les cas sont mineurs, ceux qu’on doit traiter vont prendre du temps à notre personnel infirmier et générer du temps supplémentaire obligatoire participant à leur épuisement.

Dre Patricia Ayoub, chef du département de médecine générale CIUSSS de l’Est de Montréal

Peu de ressources, grandes demandes

Si la pénurie de main-d’œuvre et les vacances estivales – bien méritées à la suite de la pandémie – expliquent en partie cette pression sur les salles d’urgence, les deux femmes souhaitent mettre l’accent sur les patients qui viennent consulter pour des problèmes mineurs.

«Le réseau offre une gamme de services tellement grande, ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver, admet la Dre Ayoub. On comprend que les gens ont le réflexe [de venir à l’urgence]. C’est comme une habitude, on ne pense pas nécessairement aux autres moyens.»

Afin de réduire la pression sur les urgences et le temps supplémentaire obligatoire exigé aux infirmières, particulièrement avec la longue fin de semaine de la fête du Travail, les deux travailleuses de la santé demandent donc aux personnes ayant des problèmes mineurs d’opter pour d’autres ressources.

Elles donnent l’exemple du service téléphonique 811, des pharmaciens, des cliniques médicales, des autres professionnels comme les physiothérapeutes, mais également du nouveau service de Guichet de service à la première ligne (GAP), mis en place par le gouvernement du Québec au printemps dernier.

Pas qu’une marque de vêtements!

S’adressant aux patients orphelins – autrement dit sans médecin de famille –, le GAP permet de faire un triage afin de trouver la bonne ressource selon le problème médical exprimé par l’usager.

Bien qu’il soit encore en période de démarrage, la gestionnaire responsable du GAP pour l’Est de Montréal, Sylvie Auclair, considère que le service a atteint une bonne vitesse de croisière.

«On est encore en développement et en déploiement, il y a encore des postes à combler qui sont encore affichés», reconnaît-elle en revanche.

Seulement pour l’Est de Montréal, il y aurait 60 000 personnes sur la liste d’attente pour obtenir un médecin de famille, soutient Sylvie Auclair.

On soupçonne qu’il y en a plus, mais on ne les connaît pas. Ils ne sont pas inscrits encore.

Sylvie Auclair, gestionnaire responsable du GAP pour l’Est de Montréal

Selon le motif de l’appel, les patients sont dirigés vers une infirmière qui fait l’évaluation de leur besoin, explique Mme Auclair. «Selon l’évaluation, elle va les orienter vers le bon professionnel, qui n’est pas nécessairement l’urgence. Ça peut être le pharmacien, le CLSC ou la prise d’un rendez-vous avec un médecin dans une clinique.»

Sur les 60 000 inscrits, 17% des 0 à 17 ans, 38% des 18 à 59 ans et 40% des 60 ans et plus auraient utilisés les services du GAP depuis son ouverture en juin dernier, soutient-elle.

Toujours la passion

Après 25 ans de service à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, Valérie Caron affirme que son travail demeure malgré tout passionnant.

Je n’ai jamais regretté le métier que j’ai choisi. Si je n’aimais pas mon travail, je ne serais plus ici depuis longtemps.

Valérie Caron, assistante infirmière-chef

Elle est consciente que le métier d’infirmière semble peu attractif dans le contexte actuel, mais elle encourage les gens à persévérer dans le domaine.

Le gros problème demeure, selon elle, le temps supplémentaire obligatoire. «Il faut qu’on trouve des solutions pour ça, parce que les infirmières sont comme tout le monde. Elles veulent rentrer à la maison à la fin de leur quart de travail pour aller voir leurs enfants, leurs familles. Il faut mettre l’accent là-dessus.»

Visite de priorités moins urgentes ou non urgentes au 29 août 2022:

Source: Tableau de bord Performance du réseau de la santé et des services sociaux

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