Des travaux de consolidation du mur de soutènement du barrage Simon-Sicard ont été lancés en septembre par Hydro-Québec. Des citoyens du Sault-au-Récollet s’inquiètent et demandent un moratoire d’un an sur les travaux. La société d’État se dit prête à répondre aux préoccupations des riverains.
Le mur concerné est long de 1,3 km. Il borde la rivière entre la rue Saint-Charles et l’église de la Visitation. Il doit être consolidé par un enrochement. Celui-ci se fera en deux phases. Une première cet automne et une seconde au printemps 2019. Les protestataires demandent un report des travaux d’une année.
«Nous avons demandé un moratoire d’un an sur les enrochements, jusqu’à livraison du rapport des archéologues et à la présentation d’un projet de rive en concordance avec le désir d’accès à l’eau», indique Martin Desmarais, un citoyen très actif dans le Sault-au-Récollet, à l’origine de la demande du moratoire.
Il soutient que l’enrochement va rétrécir la largeur de la rivière à cet endroit et augmenterait le risque d’inondation et réduira l’accès à l’eau. Les riverains craignent aussi que les travaux enterrent le site de Fort Lorette, mitoyen de l’église de la Visitation qui a bénéficié d’un classement récemment pour mieux le protéger.
«Ce site et ses artefacts se trouvent exactement où Hydro-Québec planifie ses massifs rocheux et ses enrochements. Une fois enterrés par Hydro-Québec, ces artefacts majeurs risquent de devenir inaccessibles pour toujours, voire détruits», écrivent les protestataires.
Hydro Québec à l’écoute
Pour Hydro-Québec l’accès à l’eau est garanti et la protection du site patrimonial est prise en compte dans l’élaboration des plans. «Le quai du site nautique Sophie-Barat a été déplacé cette année pour les travaux. Mais une fois le chantier achevé, il retrouvera sa place», assure Jean-Philippe Rousseau, conseiller relations avec le milieu chez Hydro-Québec.
Une clôture est tout de même prévue sur le site, mais ce n’est pas la décision d’Hydro-Québec. «Le terrain appartient à la Commission scolaire de Montréal, c’est eux qui veulent poser une clôture», soutient M. Rousseau.
Pour le site de Fort Lorette, une attention particulière est portée aux travaux. Au départ Hydro-Québec voulait ramener les matériaux par barges pour éviter de passer par la route. Mais cette partie sera faite finalement par camion. Ce changement serait dicté par des considérations de sécurité et de rapidité.
«Nous allons mettre en place une jetée temporaire en gravier au bout de la rue Fort Lorette pour permettre aux camions d’arriver jusqu’aux berges et déverse leurs roches. Mais aucun véhicule ne passera par le site classé», atteste M. Rousseau.
Selon le calendrier, les travaux de marquage, la pose de panneaux et la coupe d’arbres seront menés en septembre. La première phase d’enrochement commencerait en octobre et se terminerait en décembre.