L’agrandissement de l’école secondaire Sophie-Barat traîne en longueur depuis plus d’une année. Le projet de 17 M$ pour l’ajout de cinq classes attend l’autorisation de Québec pour lancer un concours d’architecture.
Dans une lettre ouverte publiée il y a quelques jours notamment sur les médias sociaux, Marie Montpetit, députée provinciale de Maurice-Richard, n’a pas mâché ses mots pour rappeler au ministre de l’Éducation ses promesses de construire des écoles en favorisant la compétition entre les architectes.
«J’apprends aujourd’hui que la CSDM est toujours en attente des dérogations nécessaires au Conseil du trésor pour lancer ce concours d’architecture (…) Je vous demande, Monsieur le ministre, de vous assurer que les dérogations nécessaires soient accordées rapidement afin de permettre à la CSDM d’aller de l’avant.»
Le nouvel édifice de trois étages envisagés sur le site de l’ancien internat de Sophie-Barat permettra l’ajout de classes, mais aussi de doter l’établissement secondaire de locaux destinés notamment à la pratique des arts ainsi que pour des ateliers techniques et numériques.
Cette demande est d’autant plus pressante que les écoles secondaires à Ahuntsic- Cartierville subissent une pression grandissante.
Mme Montpetit rappelle aussi dans sa lettre les intentions quant aux préoccupations architecturales affichées par le gouvernement caquiste lors du lancement de la Stratégie québécoise de l’architecture en avril.
La CSDM a adressé une lettre le 15 août au Conseil du trésor pour demander une accélération du processus. «Nous devons absolument recevoir une réponse d’ici la fin de l’année si nous voulons pouvoir procéder avec un concours. Sinon, nous devrons aller de l’avant avec le projet de construction, sans concours d’architecture», explique Alain Perron, responsable des relations de presse à la CSDM.
Interrogés sur le processus d’autorisation de ce concours d’architecture, le ministère de l’Éducation a accusé réception des questions du Courrier, mais sans fournir de réponses pour le moment.
Histoires
L’ancien internat de Sophie-Barat, dont il ne reste que des pans de murs, a été construit entre 1856 et 1858, à la même époque que l’école. Il a été détruit par un incendie en 1997 alors qu’il était vacant depuis quelques années et squatté par des marginaux.
En lançant un concours d’architecture, la CSDM annonçait vouloir donner une seconde vie aux ruines en préservant le cachet historique du site.
Il y a aussi une quête d’acceptabilité sociale, puisque les architectes iraient chercher l’avis des citoyens avant de se mettre à la table à dessin, selon la CSDM.
Il faut se souvenir qu’en 2012, la commission scolaire voulait préserver les ruines en y ajoutant une construction moderne pour en faire un centre des arts et des lettres, dépendant de l’école secondaire et dont pourraient bénéficier les élèves et les résidents du quartier.
L’idée n’a pas reçu l’accord du voisinage lors d’un référendum et le projet a été abandonné.
Les vestiges de l’ancien externat Sophie-Barat, envahis par les graffitis et les mauvaises herbes, enlaidissent ainsi le quartier depuis plus de 20 ans.