Ahuntsic-Cartierville

Coronavirus : Sacré-Cœur répartit ses malades

Coronavirus : L’hôpital Sacré-Cœur se déleste sur Fleury

L’hôpital Sacré-Cœur se déleste sur Fleury pour libérer des lits pour des patients atteints de COVID-19.

Pour face à de nouvelles éclosions de coronavirus, l’Hôpital du Sacré-Cœur (HSCM), à Cartierville, transfère ses patients infectés vers l’hôpital Fleury, considéré zone «chaude». Les patients testés négatifs sont quant à eux réorientés vers Jean-Talon pour éviter la contamination.

Les trois établissements font partie du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal, qui confirme de nouveaux cas de coronavirus déclarés dans d’autres départements du HSCM après celle, au début avril, en oncologie et en hémodialyse. Actuellement, 104 patients sont atteints de la COVID-19.

«Il y a plusieurs patients et employés qui sont asymptomatiques. C’est aussi lié au fait que Sacré-Cœur qui est vétuste», a indiqué Séléna Champagne, conseillère aux relations médias.

La première mesure prise a été de tester tout le personnel et tous les patients. Le CIUSSS compte un total de 668 employés infectés.

Ainsi, des hospitalisations seront délocalisées. L’hôpital Fleury, à Ahuntsic, devient une zone «chaude» et traitera dorénavant des cas de coronavirus. Jusqu’à maintenant, seul HSCM était désigné COVID.

Déjà 13 patients ont été transférés. «Graduellement, de nouveaux patients devant être hospitalisés pour la COVID-19 seront admis afin de libérer quelques lits à Sacré-Cœur», souligne Mme Champagne.

Le CIUSSS a refusé de dire dans quelles unités ils se trouvaient. «Les patients non infectés admis en orthopédie, en gériatrie et en chirurgie générale sont transférés vers à l’hôpital Jean-Talon», précise toutefois Mme Champagne.

Des interventions chirurgicales continuent à être pratiquées à Sacré-Coeur, notamment en traumatologie.

Difficultés

Pour les travailleurs du CIUSSS, cette situation complexe vient s’ajouter à ce qui est vécu dans les structures de soins depuis plus de six semaines.

«Si on regarde comment les choses se sont déroulées au CIUSSS depuis le début, c’est qu’on n’a pas vraiment le choix que de s’occuper des malades», relève Kathleen Bertrand, présidente du Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal (SPSNIM-FIQ).

Chez les préposés aux bénéficiaires, on observe que le personnel est mis devant le fait accompli et déplore le manque communication. «Nous avons dit que nous n’irions plus aux réunions hebdomadaires avec la direction», dit Benoit Taillefer, vice-président au syndicat de la Fédération de santé et de services sociaux-CSN du CIUSSS. Ces rencontres sont destinées à échanger des informations sur la situation au sein du CIUSSS.

Son syndicat a décidé de s’adresser directement à la ministre de la Santé, Danielle McCann, pour mettre en évidence les difficultés que rencontre le personnel sur le terrain durant cette crise.

Des «anges gardiens» en quête de réponses

Dans une lettre ouverte adressée à la direction du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal et à la ministre de la Santé, Danielle McCann, le syndicat affilié à la CSN représentant notamment des préposés aux bénéficiaires (PAB) déplore la discordance entre le discours public du premier ministre François Legault et la réalité terrain.

«Lorsqu’un ’ange gardien’ infecté par le COVID-19 ayant subi 4 tests consécutifs après des tentatives ratées est convoqué pour un ultime examen alors qu’elle présente toujours des symptômes manifestes de COVID-19 et qu’on insiste tout de même pour qu’elle se présente sous prétexte qu’on ‘ne peut rester à la maison en étant payé pour rien’ nous restons sans mots», écrit dans la longue missive le syndicat.

Les travailleurs demandent entre autres pourquoi il n’y a pas eu de dépistage massif du personnel, avoir tant tardé à admettre que le port du masque est nécessaire, avoir déplacer le personnel dans différents sites contaminés et ne pas recourir aux équipes dédiées ou d’avoir coupé le travail d’équipe pour les PAB.

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