Musée du Sault-au-Récollet et salle d’activités, la Maison du pressoir, qui raconte l’histoire du Vieux-Montréal du Nord ouvrait ses portes aux visiteurs chaque été. Située dans le parc de l’île de la Visitation, la COVID-19 a fait annuler ses activités en 2020. Cette année, ce sera la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville qui animera les lieux.
Située dans le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, la maison sera ouverte le 22 mai prochain. «Pour la période estivale, soit du 22 mai au 12 septembre, elle sera accessible du mardi au dimanche ainsi que les lundis 24 mai et 6 septembre. Par la suite et jusqu’au 24 octobre, elle sera ouverte les samedis et dimanches ainsi que le lundi 11 octobre», explique Anik de Repentigny, chargée de communication à la Ville de Montréal.
Pandémie oblige, des règles sanitaires strictes seront appliquées. Des dispositifs de nettoyage des mains ainsi que de la signalisation seront installés.
«Un maximum de sept visiteurs à la fois sera admis à l’intérieur du bâtiment», précise Mme de Repentigny.
«Ce sera un défi», souligne Stéphane Tessier, historien et conférencier qui a animé le musée de 2000 à 2006 et de 2016 à 2019.
Pour lui, il faudra trouver une manière de maintenir un nombre minimal de visiteurs à l’intérieur. Car le lieu attire beaucoup de gens notamment les fins de semaine.
«Ce sont les grandes heures du parc. On recevait des Montréalais des autres quartiers et des Lavalois. La piste cyclable du boulevard Gouin draine aussi beaucoup de gens», prévient-il.
Il préconise des visites sur rendez-vous ou encore mobiliser un bénévole à la porte pour réguler la circulation.
En semaine, ce sont surtout les gens du coin ou qui n’habitent pas très loin qui s’y rendent.
Passé riche pour la maison du Pressoir
La maison du Pressoir a été construite vers 1813. Elle appartenait au meunier Didier Joubert, à qui les Sulpiciens avaient concédé un emplacement en bordure de la rivière des Prairies.
Elle abritait un pressoir à cidre avant d’être transformée en habitation entre 1842 et 1846. Les bases en maçonnerie qui ont servi à poser l’ancien pressoir à pommes sont toujours visibles pour les visiteurs.
C’est une demeure en pierre et en bois de plan rectangulaire, d’un étage et demi, surmontée d’un toit aigu à deux versants droits.
Elle a été complètement rénovée en 2015. L’exposition permanente au rez-de-chaussée permet de se familiariser avec le passé du village du Sault-au-Récollet, un des premiers sites à accueillir les colons français à partir de 1696.
Les quatre dernières années, c’était le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE), pour lequel travaillait M. Tessier, qui avait reçu le mandat de gérer cet espace.
Cette année, après la pause forcée de 2020, c’est un organisme dédié à l’histoire et au patrimoine qui s’en occupe.
«Je suis très heureux d’entendre que la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville prenne en charge l’animation des lieux», convient M. Tessier.
Valorisation
Il déplore toutefois que tous les endroits historiques à valoriser dans le parc-nature ne soient pas pris en compte convenablement.
Il cite à ce propos la Maison du meunier qui est située à moins de 300m. Cette bâtisse patrimoniale qui date du début du 18e siècle abritait un moulin à farine.
Son attrait le plus populaire demeure le bistro qui y est aménagé à l’arrière avec vue sur la rivière des Prairies et des ruines de l’ancien moulin.
«La maison du meunier c’est un lieu d’animation et de convergence, mais il n’y a personne pour accueillir les gens et les guider», observe-t-il.
L’étage de la bâtisse a longtemps servi au défunt organisme Cité historia qui a animé durant 15 ans le site des Moulins dans le parc-nature de la Visitation. Il a fait faillite en 2016. Actuellement, il est occupé par des bureaux du service des Grands parcs de la Ville de Montréal.
1,4 M$
La Maison du meunier a été restaurée par la Ville de Montréal entre 2017 et 2019 pour plus de 1,4 M$.