« Il y a le site des moulins et la maison du peintre qui se dégradent », s’insurge Joan Doré, responsable des communications chez Cité Historia, l’organisme qui se préoccupe du patrimoine historique du Sault-au-Recollet.
Les moulins et la maison du Meunier, abritent aujourd’hui l’organisme Cité Historia. Édifices industriels, ces vieilles pierres racontent une partie de l’histoire de Montréal depuis 1726.
La maison du Peintre, située dans le vieux Sault, date du début du 20e siècle. Sa particularité est d’avoir été construite sur un modèle de maison importé de Pennsylvanie.
« Ces sites sont en attente de travaux et si on ne fait rien assez rapidement on risque de les voir disparaître très vite », note Vincent Garneau, coordonnateur du développement historique de Cité Historia. La remarque de M. Garneau est d’autant plus pertinente qu’Ahuntsic-Cartierville a récemment perdu la maison Berri.
Celle-ci avait été retenue pour un projet de réaménagement dans le cadre du 375e anniversaire de la Ville de Montréal ainsi que du plan directeur de développement des berges de la rivière des Prairies, de l’arrondissement. Un incendie s’est déclaré dans le bâtiment le 4 septembre de l’année passée. Ce qui reste de la bâtisse sera démoli. « On va conserver un patrimoine de façade », note amère M. Garneau. Des morceaux exploitables de la maison Berri seront conservés pour être intégrés dans une éventuelle reconstruction.
Un million de dollars pour l’histoire
Pour le site des Moulin, un budget a été alloué en 2009 pour la restauration. « C’était inscrit au Plan triennal d’immobilisation », rappelle M. Garneau.
« Il y a un million de dollars », affirme Réal Ménard, responsable de l’Environnement et des Parcs au sein du Comité exécutif de la Ville de Montréal. Une somme qui peut s’avérer insuffisante puisqu’on ne sait pas encore combien il coûtera de préserver le site. Il annonce qu’il se rendra sur le site dans les semaines à venir en compagnie de Lorraine Pagé, conseillère de ville du Sault-au-Recollet. « Il y aura cette année un mandat d’étude pour déterminer la nature des travaux à faire », promet M. Ménard. La restauration pourrait être alors entamée en 2015.
En attendant le lancement du chantier, un projet de société d’histoire de Crémazie, le conté qui englobe le Sault-au-Recollet et Ahuntsic, est en réflexion. Est-ce que ce genre d’association facilite la préservation du patrimoine historique? Pour Vincent Garneau, les exemples dans d’autres arrondissements de Montréal plaident pour l’utilité de ces entités. « Les sociétés historiques mettent en valeur le patrimoine et facilitent la prise de conscience des citoyens et des élus », observe-t-il. Cependant, l’urgence est à l’entretien des vieilles pierres. « Ce n’est pas parce que c’est des ruines qu’il ne faut pas s’en occuper », prévient-il.