Les membres du conseil d’établissement de l’école Armand-Lavergne s’opposent au projet de piste cyclable sur la rue Pierre-de-Coubertin.
Le président du conseil, Pierre Mc Nicoll, ancien commissaire scolaire de Mercier, a lancé le 12 mars une pétition contre l’aménagement d’une piste cyclable aux abords de l’école Armand-Lavergne.
Les membres du conseil d’établissement ont été informés de ce projet, qui prévoit également la mise en place d’un sens unique, lors d’une rencontre avec des responsables des Travaux publics le 9 mars. Ce projet a été élaboré dans le cadre du Programme de sécurisation des abords des écoles et de la politique Vision Zéro de la Ville de Montréal.
Interpellé par Le Flambeau à ce sujet, l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve précise que «les aménagements à l’étude visent principalement à améliorer la sécurité des écoliers, en plus d’encourager les déplacements actifs jusqu’à l’école.»
À cette fin, en plus des voies cyclables et du sens unique, l’arrondissement souhaite élargir des trottoirs et construire des saillies aux intersections.
«L’arrondissement prévoit ainsi prévenir les accidents, offrir une meilleure visibilité aux différents usagers de la route et créer un environnement sécuritaire et convivial pour les écoliers», a ajouté le chargé de communication de l’arrondissement MHM, Vincent Fortin.
Piste cyclable
Pierre Mc Nicoll n’est pas contre le sens unique, les saillies et les élargissements de trottoir, mais il ne voit pas comment la piste cyclable va venir renforcer la sécurité autour de cette école accueillant près de 500 élèves du primaire.
«On ne voit pas l’utilité de la piste cyclable, parce qu’elle va passer directement devant le service de garde. On considère que ça peut être un enjeu de plus de sécurité pour les enfants.»
Le conseil d’établissement craint que si des cyclistes passent rapidement sur cette voie cyclable, des enfants puissent être blessés.
«Deuxièmement, les gens qui demeurent sur Pierre-de-Coubertin ou sur Fletcher n’ont pas été consultés. Ça va enlever des places de stationnement.»
Une inquiétude partagée par certains enseignants qui n’habitent pas nécessairement le quartier, selon Fannie Martin, également membre du conseil d’établissement et mère de trois enfants inscrits à l’école Armand-Lavergne.
Elle croit également que la piste cyclable va créer une congestion devant les entrées de l’école.
«Il ne faut pas oublier qu’il y a l’autobus scolaire qui se stationne là et il y a beaucoup de parents qui déposent leurs enfants devant cette entrée.»
Concernant la volonté de l’arrondissement d’encourager les déplacements actifs jusqu’à l’école, M. Mc Nicoll met en doute l’efficacité de cette mesure, puisqu’il n’y a pas beaucoup d’enfants utilisant le vélo pour se rendre à l’école.
«Le but d’une école de quartier, c’est de pouvoir marcher pour s’y rendre.»
Des ajustements mineurs
Lors de la rencontre de mardi dernier avec deux fonctionnaires de l’arrondissement, M. Mc Nicoll n’a pas eu l’impression d’être consulté, mais plutôt que la décision était prise.
«Ça nous est imposé. J’ai beaucoup de parents qui n’ont pas tellement accepté ça. C’est censé se faire au mois de mai. Ils sont quasiment rendus à la phase des appels d’offres.»
Selon lui et Mme Martin, les deux fonctionnaires auraient ouvert la porte uniquement pour «des ajustements mineurs».
Ayant pris connaissance de la pétition, l’arrondissement affirme de son côté que «le projet de sécurisation aux abords de l’école est à un stade préliminaire de développement et tel que prévu, si le projet va de l’avant, une présentation plus large du plan d’action pourra être effectuée aux citoyens résidents du secteur et aux parents».