Anjou

Une manifestation contre un REM aérien dans Mercier-Est

Daniel Chartier, vice-président et porte-parole du CEM-E

Opposé au projet du Réseau express métropolitain (REM) dans l’Est de Montréal sous sa forme actuelle, le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) fera une manifestation le 20 novembre prochain dans le quartier Mercier-Est.

Avec cette manifestation, le Collectif souhaite interpeller le gouvernement du Québec « quant aux impacts néfastes du projet d’un REM de l’Est comme prévu par CDPQ Infra », peut-on lire dans son communiqué publié le 5 novembre.

Le Collectif, s’intéressant aux questions touchant l’environnement et l’aménagement du quartier, souhaite que de « véritables consultations » soient faites sur l’ajout d’un mode de transport « mieux adapté » à un milieu urbain densément peuplé comme celui de Mercier-Est.

À ces critiques, la directrice affaires publiques de CDPQ Infra et porte-parole du REM de l’Est, Virginie Cousineau, a rétorqué que « [CDPQ Infra a] mené une première phase de consultations publiques auprès des parties prenantes, de la société civile et des citoyens permettant de rejoindre près de 32 000 personnes ».

Elle ajoute : « Nous sommes confiants que la très grande qualité de l’architecture qui sera proposée pour le projet démontrera le grand souci que nous accordons à l’intégration du REM de l’Est et notre volonté de répondre adéquatement aux questionnements soulevés. »  

Études indépendantes

On apprenait dans La Presse vendredi que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) déposerait un avis détaillé sur les impacts du REM de l’Est au début de 2022.

Invité à réagir à cette nouvelle, le vice-président et porte-parole du CEM-E, Daniel Chartier, considère que « c’est tard » pour rendre disponible l’analyse de l’ARTM, d’autant plus que plusieurs études seront rendues disponibles au même moment, « à la dernière minute ».

Daniel Chartier déplore que la loi oblige CDPQ Infra à déposer ses documents seulement 30 jours avant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

« Ça fait en sorte que les citoyens n’ont pas la capacité d’analyser l’ensemble du dossier adéquatement pour émettre des mémoires », explique-t-il.

Le CEM-E souhaite que le dossier du REM de l’Est soit retiré à la CDPQ Infra et que le mandat soit remis à une « entité neutre » comme l’ARTM. Afin d’appuyer cette demande, le Collectif a lancé une pétition le 6 octobre dernier.

Un organisme critiqué

Pourtant, l’organisme de transport a été sujet à plusieurs critiques cette semaine, de la part du gouvernement Legault, qui a refusé son plan stratégique de développement, mais également des sociétés de transport de la région de Montréal, qui dénoncent des dédoublements, une lourdeur bureaucratique et un manque de transparence.

L’ARTM est-elle vraiment la candidate idéale pour gérer le dossier du REM de l’Est?

« Pour nous, ce qui est important, ce n’est pas l’ARTM ou un autre. Ça prend une entité indépendante, ça prend des experts indépendants. Pour l’instant, c’est l’entité qui est supposée faire la conciliation entre toutes les parties », souligne Daniel Chartier.

Il reproche à CDPQ Infra de venir jouer dans les plates-bandes de l’ARTM, ce qui complique le travail de cette dernière.

Ses propos rejoignent ceux de la directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon, qui a affirmé par voie de communiqué que « si on veut développer une vision de la mobilité qui répond aux besoins des usagers, Québec doit respecter le mandat exclusif de l’ARTM en matière de planification et trouver de nouvelles sources de financement ».

« De son côté, l’ARTM doit remplir sa mission de planification et retourner faire ses devoirs de priorisation et proposer un cadre financier réaliste », a-t-elle ajouté.

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