L’arrondissement et les parties concernées par le Projet particulier d’urbanisme (PPU) de la Pointe-Nord de L’Île-des-Sœurs devront réajuster le tir, notamment sur l’aspect environnemental, des logements sociaux et de la densification. C’est ce qui ressort du rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
Parmi les 25 recommandations de l’OCPM, le PPU devra se doter d’une stratégie pour permettre la construction de logements sociaux dans tout le territoire visé. Le plan devrait avoir des objectifs d’un nombre ou d’un pourcentage d’unités de logements sociaux à construire.
De 7000 à 8000 nouveaux résidants sont attendus à la Pointe-Nord de L’Île-des-Sœurs sur environ une vingtaine d’années. Le PPU vise 3 700 nouvelles unités résidentielles et commerciales sur une superficie de 200 000 m².
Environnement
Pour les parcs, une planification immédiate des lieux publics tels que des parcs et les espaces verts est suggéré. Notamment en y assurant diverses fonctions autant sportives, patrimoniales que culturelles.
Les zones riveraines les plus écosensibles qui nécessitent des aménagements de mise en valeur et de protection devront aussi être identifiées. De plus, il faudra «l’obtention de certifications de performance environnementale pour toute nouvelle construction […] et d’encourager le même niveau de performance environnementale dans le cadre bâti existant.»
Les recommandations visent un taux de verdissement de 35%, sans y inclure la végétalisation des toitures. Le développement de l’agriculture urbaine est prôné, entre autres en identifiant des toitures qui s’y prêteraient bien.
L’OCPM suggère à la Ville, de concert avec la STM, d’améliorer significativement l’offre de transport collectif sur L’Île-des-Sœurs. Notamment en prévoyant la mise en place d’une navette écoénergétique en plus de renforcer les réseaux piétonniers et cyclables.
Entre autres, l’aménagement d’une piste cyclable entre le sud de l’île et la gare du Réseau express métropolitain (REM) est souhaitable. Il faudra prévoir plusieurs supports à vélo.
Densification
Le PPU propose des coefficients d’occupation des sols (COS), soit le nombre de personnes par mètres carrés, qui varient de 2 à 6, selon le secteur. Cela permet aux municipalités d’émettre des normes sur la densité de la population.
Près de l’autoroute, des bâtiments pourraient atteindre jusqu’à 63 mètres de hauteur, soit environ une vingtaine d’étages. Plus au sud, la hauteur maximale serait de 57 mètres. La densité atteindrait 110 logements par hectare.
«La vision et les grandes orientations du PPU reçoivent un accueil positif, bien qu’un nombre considérable de résidents actuels de L’Île-des-Sœurs expriment des réserves importantes», peut-on lire dans le rapport.
Il faudrait «augmenter les hauteurs permises aux abords de la station du REM afin de réaliser une densité intensive, selon les principes d’un TOD. Augmenter les hauteurs permises au sud de l’autoroute 15 […] puis autoriser la construction de tours de plus de 100 mètres en soignant leur implantation au sol et leur architecture.»
Lors des consultations publiques, la majorité des résidents affirmaient que les hauteurs permises par le PPU au sud de l’autoroute et à proximité de la Place du Commerce sont trop importantes.
Certains résidents considèrent la densité résidentielle minimale de 110 logements/hectare excessive. Ils craignent que l’apparition de grands immeubles nuise davantage au concept de cité-jardin.
En ce qui concerne la circulation, il faudrait maintenir le nombre de voies de circulation existantes dans le secteur de la Pointe-Nord de L’Île-des-Sœurs. Pour le stationnement résidentiel, la limite d’une case par unité de logement est prescrite, sans toutefois imposer de minimum. Pour l’aspect commercial, il serait préférable de ne pas introduire de nouvelles cases de stationnement sur rue.