Un jardin de tournesols et d’asclépiades a vu le jour à L’Île-des-Soeurs grâce à l’initiative de Sean Cronin. Aménagé sur un petit lot public de la rue Darwin, plusieurs résidents s’arrêtent couramment pour admirer les plantes qui mesurent présentement environ 2,5 mètres (8 pieds) de hauteur.
Le but de l’Insulaire était entre autres d’aider la condition des abeilles. Les tournesols produisent beaucoup de pollen, ce qui est bénéfique pour elles.
Pour ce qui est des asclépiades, ces plantes vivaces avec des fleurs colorées en forme de pompon constituent l’endroit où les papillons monarques pondent leurs oeufs, ce qui aide à leur croissance. Elles sont aussi la seule plante dont les chenilles des monarques peuvent se nourrir au Canada.
Depuis 2002, 90% des papillons monarque ont disparu. Ce déclin est dû en grande partie à la réduction marquée de l’asclépiade en Amérique de Nord. Or, il existe une campagne qui se nomme L’Effet papillon de la Fondation David Suzuki qui vise à aider le développement des monarques.
«C’est un projet qui encourage les citoyens et les villes à mettre de petits îlots d’asclépiades un peu partout dans la ville pour donner un «trajet» aux monarques pour qu’ils aient plus de place où mettre leurs oeufs», décrit M. Cronin.
Au fil des ans, l’Insulaire compte planter de moins en moins de tournesol pour que ses asclépiades prennent de l’expansion dans le jardin en face de son domicile. Pourtant, ses tournesols font fureur auprès des passants.
«Mon but ultime avec cela, c’est d’encourager les gens à faire leur propre projet citoyen. Idéalement il y aurait plein de petits jardins comme cela un peu partout à Montréal, ça serait vraiment mon rêve.»
-Sean Cronin
«Souvent, le matin quand j’arrose ou que je fais de l’entretien, des gens s’arrêtent et on parle [du jardin], raconte M. Cronin. J’ai mis un petit panneau aussi qui explique le projet et je vois les gens s’arrêter pour le lire.»
Genèse
La Maison de l’environnement accepte chaque année des projets citoyens. L’an dernier, M. Cronin a été inspiré par celui d’un résident qui consistait à laisser des bacs de légumes près du centre Elgar.
«Je me suis demandé si je pourrais faire la même chose avec un lot en face de chez moi où il y avait seulement du gazon», dit-il.
La Maison de l’environnement l’a guidé pour obtenir les autorisations d’utiliser le terrain public pour son projet. Il a d’abord eu l’idée des tournesols puisque, par expérience, il savait que cette fleur faisait tourner les têtes.
«L’année passée, j’avais planté des tournesols, mais seulement devant mon terrain. Je voyais beaucoup de monde qui prenaient des photos, parfois même des groupes de la garderie qui s’arrêtaient pour regarder les fleurs. Ça m’a beaucoup inspiré pour pouvoir faire quelque chose de plus gros cet été», souligne M. Cronin.
D’ailleurs, il a remarqué qu’il y a beaucoup plus d’abeilles. «Chaque année, j’en vois de plus en plus dans mon quartier et j’espère que c’est un peu grâce aux fleurs que j’ai plantées», se réjouit-il.
Passionné de jardinage, il aime s’occuper de son nouvel îlot de fleurs, bien qu’elles ne demandent pas beaucoup d’entretien. Le résultat est surtout un travail de préparation effectué au printemps alors que l’Insulaire a fait pousser des semis dans son garage. Il a ensuite obtenu l’aide de voisins et de sa famille pour planter le tout au début de l’été.
Par ailleurs, il aimerait que la Ville de Montréal offre plus d’espace pour les jardins communautaires. «Je sais qu’il y a beaucoup de demandes et pas assez de lots. Il y a quand même un désir des citoyens d’avoir leur propre potager de fleurs ou de légumes», estime-t-il.
Il souhaiterait que la Ville regorge de petits jardins à des endroits inusités.