Afin de faire connaître davantage la thérapie par la musique, le mois de la musicothérapie sensibilise la population à cette pratique encore peu connue du grand public.
Selon l’Association canadienne des musicothérapeutes (ACM), il s’agit d’une discipline dans laquelle les intervenants certifiés peuvent se servir d’un instrument ou du chant, par exemple, dans un but thérapeutique pour aider et répondre à différents besoins humains comme physique, social, spirituel ou communicationnel.
Afin de promouvoir la profession, une campagne intitulée «Recherchez le MTA (Music Therapy Awareness ou Musicothérapeute certifié en français)» a été mise en place sur les réseaux sociaux. Elle permet au public de trouver des musicothérapeutes partout au Canada puisqu’il en a «besoin plus que jamais en ce moment».
«Tout le monde sait que la musique leur fait du bien. Ça leur fait changer les idées, les émotions, mais il n’y a pas beaucoup de personne qui sait ce qu’est la musicothérapie, explique Tiana Malone, MTA au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Ouest-de-l’île de Montréal. C’est vraiment de faire connaître aux gens que les services existent et que ça fait partie des soins donnés.»
Accessibilité
Pas besoin d’être musicien pour entreprendre des séances. Il faut avoir suffisamment d’intérêt pour s’engager. Comme d’autres thérapies qui se font à l’aide de l’art, c’est l’élan qui est utilisé, et non le résultat final.
«La partie verbale est moins importante. On va demander à une personne de jouer son humeur. Il faut qu’elle se sente suffisamment en confiance pour bien ou mal jouer. Ça demande de l’écoute, d’aimer la musique et d’oser être un enfant. Ça fait appel au désir de jouer», souligne la musicothérapeute, Hélène Century.
«Il y a des choses qu’on n’arrive pas à dire, soit parce que c’est trop dur ou on a honte. Ça n’empêche pas de l’exprimer en musique. On va finir par en parler, pas forcément avec son thérapeute, mais avec soi-même.» – Hélène Century
Les besoins de chacun des patients sont différents. Certains font la demande pour leur santé mentale, une condition neurologique, soulager une maladie ou des troubles de développement.
Autant les enfants que les personnes en fin de vie peuvent y avoir accès.
«Beaucoup de pédiatres auraient avantage à savoir ce qu’on fait. Pour beaucoup d’enfants, qui ne maitrisent pas encore très bien le langage, il y a beaucoup de choses qui peuvent sortir par la musicothérapie», croit Mme Century.
Les instruments utilisés et le style musical sont choisis en fonction de l’âge, des besoins et des préférences du client.
S’adapter
La situation actuelle a eu raison du travail des musicothérapeutes, qui doivent être en compagnie de leurs patients. Lorsque les visites ont été interdites par Québec, les rencontres sont devenues plus difficiles.
«Quand on fait des séances zoom, on ne peut plus jouer ensemble à cause du décalage. Il faut jouer en dialogue. Or, il y a énormément de choses qui se passent dans la partie ensemble», note Mme Century.
Le port des équipements de protection vient également compliquer la tâche. C’est le cas lorsqu’«on doit jouer de la guitare avec des gants et en jaquette», dit Mme Malone. Toutefois, même de manière virtuelle la musicothérapie permet de briser l’isolement et de rassembler les gens.
Dans la métropole, de nombreux professionnels membres de l’Association québécoise de musicothérapie (AQM) offrent des services, entre autres, en gériatrie, en soins palliatifs et en santé mentale.