Rémi Richard, un résident de Lachine âgé de 56 ans s’étant exhibé sur internet à une fille qui disait avoir 14 ans, devrait purger jusqu’à 20 mois de prison, selon la recommandation du procureur de la Couronne émise le vendredi 21 octobre.
En septembre 2021, l’accusé a été reconnu coupable de leurre d’enfants, de transmission de matériel sexuellement explicite et d’incitation à des contacts sexuels pour des faits survenus en novembre 2017. Il a également été reconnu coupable de trois chefs d’accusation liés à la découverte d’armes à feu lors de la perquisition de la police en mai 2018.
Un reportage télé a exposé le pédophile
M. Richard s’est exhibé sur le site de retransmission de vidéos en direct Periscope auprès d’une personne qui prétendait avoir 14 ans, mais qui s’est avérée être une journaliste d’investigation pour l’émission J.E de la chaîne de télévision TVA. La journaliste, Marie-Pier Cloutier, s’était fait passer pour une mineure afin de réaliser un reportage sur les cyberprédateurs intitulé «Les jeunes sont-ils en danger avec Périscope?».
Les rencontres filmées sur Périscope montrent un homme qui se masturbe et qui parle à la prétendue mineure. Il l’invite à voir son pénis de plus près et à s’exhiber car «ce serait trippant». L’accusé est alors déjà au courant que son interlocutrice a 14 ans. Il avoue même qu’il a une fille de 16 ans: «Elle n’a deux ans que plus que toi.»
Les deux conviennent ensuite de se rencontrer au stationnement du parc Angrignon, où l’équipe de l’émission filme un pick-up Dodge RAM arriver.
Après la diffusion de l’émission le 9 novembre 2017, une source informe la police avoir reconnu l’homme qui s’avère être Rémi Richard, dont le véhicule est immatriculé à Lachine.
Reconnu coupable de cinq chefs d’accusation
La défense a recommandé une peine de 12 mois, soutenant que l’accusé n’avait aucun antécédent judiciaire. Selon son témoignage, l’accusé n’a pas cru que son interlocutrice avait 14 ans, car les conversations avaient lieu en semaine, et que selon lui Périscope était un site pour adultes. Richard n’aurait pas consulté le profil de la personne.
«Il n’y a aucun contenu pornographique qui a été trouvé sur son ordinateur», rappelle son avocat, Me Tom Pentefountas, lors d’un appel téléphonique avec Métro. «Si on regarde des dossiers semblables, la sentence habituelle est plus proche de 12 que de 20 [mois]», estime l’avocat de l’accusé.
Rémi Richard est toujours en liberté en attendant la sentence, qui sera rendue au mois de janvier.