Linda Lou Hachey est depuis une douzaine d’années la directrice de l’organisme Mission Mile-End. Bien plus qu’un travail, c’est une famille qu’elle a trouvée en rejoignant l’incroyable équipe de bénévoles et d’employés dédiés à venir en aide aux personnes dans le besoin.
C’est au coin des rues Bernard et Saint-Urbain que se trouve cet établissement où règne l’ambiance la plus familiale et fraternelle du Mile-End.
Mission Mile-End célèbre cette année ses 30 ans de bons et loyaux services aux plus démunis du quartier.
Une femme dédiée à sa communauté
Pour sa directrice, une des plus grandes fiertés est d’avoir gardé le cap au fil des années alors que tant d’éléments menaçaient l’organisme et sa ligne directrice. La femme originaire de Parc-Extension et venant elle-même d’un milieu défavorisé s’est donné comme mission de lutter contre la pauvreté.
«Je viens d’un milieu pauvre, donc ça me va comme un gant , c’est mon monde, explique Linda Lou Hachey. J’ai grandi avec des gens qui n’avaient pas d’argent, mais qui étaient heureux.»
Après avoir vécu 20 ans dans le Mile End, elle a été forcée de déménager à Côte Saint-Luc en raison de la spéculation immobilière. Elle n’a pas pour autant abandonné son amour pour le quartier et pour ses habitants.
Elle croisa le chemin de la Mission Mile End bien avant de devenir sa directrice. À l’époque, elle faisait la tournée des cafés du quartier guitare à la main, et c’est comme ça qu’elle fit connaissance avec l’organisme.
Des années après, c’est en voyant une annonce pour un poste au sein de Mission Mile End qu’elle y alla sans crainte. Depuis, elle a contribué avec l’équipe de bénévoles et d’employés dévoués à maintenir les activités de cet organisme, qui offre tant à la communauté.
Un grand éventail de services pour ses membres
Chaque semaine, Mission Mile End distribue trois repas chauds et offrira aussi bientôt un petit-déjeuner. L’offre de service est immense, allant d’une clinique dentaire mobile gratuite pour les membres jusqu’à une friperie où les vêtements sont à très faible coût. Il propose aussi à ses membres de bénéficier de la clinique légale.
«Des fois ce sont des générations qui viennent ici, tu vois la grand-mère, la mère et les enfants qui grandissent», ajoute Linda Lou.
Bon nombre de membres sont des séniors et n’ont pas de téléphone ni d’ordinateur. Alors que la campagne de vaccination contre la COVID-19 débutait, Lori Olson, une des employées, s’est dévouée corps et âme afin d’inscrire chacun des membres qui le souhaitaient à un rendez-vous pour recevoir un vaccin.
«C’est comme une grande famille, et chaque année nous avons près de cinq membres en moyenne qu’on aime profondément qui décèdent, c’est une épreuve pour nous, mais aussi pour tout le reste de la communauté», explique Linda Lou.
Garder le cap
Mission Mile End se réjouit de l’aide des différents donateurs publics, des fondations et du diocèse de l’église anglicane de Montréal, qui leur permet de survivre financièrement.
Face à l’augmentation des loyers et avec l’impact financier de la pandémie, Mission Mile End recherche toujours des financements qui ne leur demanderont ni de changer leur façon de faire ni leur identité.
«Lorsque vous faites une demande de financement, vous devez souvent faire quelque chose en échange de ce que le bailleur de fonds cherche à réaliser, mais ce n’est pas toujours ce que vous voulez réaliser», explique Linda Lou.
Pour assurer la pérennité de l’organisme, Mission Mile End aimerait pouvoir avoir son propre local pour continuer d’aider et de répandre cette bienveillance qu’il s’attache à diffuser depuis déjà 30 ans.