Le musée national du Tim Hortons vient d’ouvrir ses portes dans Hochelaga. Plus qu’un lieu d’exposition du savoir, il s’agit avant tout d’une expérience artistique et critique, affirment ses créateurs.
Alexandre Contant et sa compagne Lorie-Anne Chamberland, deux «humoristes-artistes», sont à l’origine de ce musée. «Lorsqu’on est allé s’acheter une nouvelle cafetière au village des Valeurs, on s’est retrouvé devant une machine Tim Hortons qui datait de la fin des années 90. Puis en voyant d’autres produits de la marque, on a été pris de folie à vouloir tout acheter», s’est souvenu le co-conservateur du musée, Alexandre Contant.
Depuis, le couple a recueilli une soixantaine de bibelots à l’effigie de la marque, produite par l’entreprise elle-même ou non. «Nous avons récupéré par exemple des boucles d’oreille d’une artiste en forme du cappucino glacé que tout le monde connait. J’ai aussi mis un jeu de dames avec des pions en forme de Timbits que j’ai fait dans un projet universitaire», a indiqué l’étudiant en arts visuels et à l’Université du Québec à Montréal.
Loin de vouloir faire un musée exhaustif de la marque, Alexandre Contant souhaite avant tout proposer à ses visiteurs une réflexion sur l’identité canadienne au travers de la plus emblématique des marques canadiennes.
«Quand on demande aux gens de nommer un symbole du Canada, Tim Hortons revient souvent, a-t-il soutenu. Je veux susciter une réaction. Sous l’apparence de légèreté du sujet se cache quelque chose de plus sérieux et critique vis-à-vis de notre identité canadienne. Existe-t-elle ou a-t-elle été créée de toute pièce?»
Le musée, gratuit, est proposé dans une pièce de leur appartement sur la rue Jeanne-d’Arc, dans Hochelaga. Les visites sont sur rendez-vous, et le jeune couple de conservateurs cherche déjà à élargir leur «collection». «Notre ambition est d’avoir de s’agrandir dans un environnement qui nous est propre et où l’on pourrait accueillir des artistes et des expositions temporaires.»
L’entreprise ontarienne, de son côté, n’est pas au courant de la démarche de Hochelagais, affirme le musée. Contactée, elle n’a pas répondu à nos sollicitations.