Réclamé et attendu par de nombreux acteurs communautaires du quartier, le projet de centre de loisirs de Hochelaga va de nouveau retourner sur la planche à dessin. Comme promis durant la campagne, la nouvelle administration municipale veut revoir ce dossier.
Après avoir dénoncé le projet initial de construction de ce nouveau centre à proximité de l’aréna Francis-Bouillon, Roland Barbier, directeur général du Centre communautaire Hochelaga (CCH), pensait avoir obtenu gain de cause le 21 septembre dernier à l’issue de la présentation des plans d’un Centre de loisirs dans le parc Hochelaga par l’ancien maire Réal Ménard.
Seulement, l’élection de Projet Montréal a changé la donne puisque ses membres ont contesté la pertinence de ce chantier dès le lancement de la campagne.
«Il y a des choses qui nous préoccupent, mais c’est un projet immense et on va tout faire pour que ça roule.»
Roland Barbier, directeur général du Centre communautaire Hochelaga.
Sans nier le besoin de cette infrastructure culturelle et sportive, le conseiller de district Éric Alan Caldwell estimait qu’il était regrettable de l’ériger à quelques mètres de l’école Hochelaga qui est inutilisée et qui possède un gymnase. L’élu regrettait aussi la perte d’espace vert en empiétant sur le parc Hochelaga.
Lors d’une rencontre lundi 4 décembre avec le CCH et la commissaire scolaire du secteur, la nouvelle administration municipale a confirmé son intention de retourner à la planche à dessin.
«On veut se donner le temps de considérer toutes les options. Ça va être un legs pour des dizaines de petits hochelagais et ce centre doit être optimisé et maximisé», détaille Pierre Lessard-Blais, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Le cabinet de l’élu a aussi précisé que les fonds de 11 M$ retenus au Programme triennal d’immobilisations (PTI) étaient conservés et que la dotation de 4 M$ de la ville-centre restait allouée à ce projet.
Par ailleurs, l’arrondissement prend l’engagement que ce centre sera construit dans le territoire de la revitalisation urbaine intégrée de Hochelaga, soit entre la rue Ontario et le fleuve et la voie ferrée et le boulevard Pie-IX.
Le directeur du CCH se dit satisfait de ces promesses.
«Les échanges ont été posés et positifs. Pour l’instant nous avons confiance aux discussions qu’on a eues. C’est un gros défi et nous allons le prendre à deux, nous autres avec eux autres», salue Roland Barbier.
Inquiétudes
Le maire d’arrondissement et le conseiller du district continuent de lorgner sur l’école Hochelaga qui appartient à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour ce projet. Si cet établissement est actuellement inutilisé, la CSDM exclut de le céder, car elle espère le rénover pour y rouvrir des classes. Nonobstant, l’instance est favorable à un partenariat avec l’arrondissement pour une utilisation de ses équipements.
«Nous le souhaitons. Cependant, certains arrimages demeurent complexes. Notons par exemple, les normes de construction de bâtiment et de décontamination de sol, qui ne sont pas les mêmes pour un centre de loisirs que pour une école», tempère Diane Beaudet, la commissaire scolaire de Hochelaga-Maisonneuve.
Les parties concernées ont prévu de se rencontrer de nouveau en début d’année prochaine afin d’arriver à un projet commun.
Le CCH n’est pas non plus opposé à ce qu’une partie des activités se passent dans l’école Hochelaga et soutient également la poursuite des discussions. Son directeur général demande toutefois à ce que certaines incertitudes soient dissipées lors des prochaines rencontres.
«L’ancien projet avait un échéancier 2020-2021, on espère que ça va rester dans les mêmes objectifs. Pour l’instant, ils ne peuvent pas nous le dire et ce côté-là nous inquiète un peu», confie Roland Barbier.
Ce dernier souhaite aussi que la dimension communautaire ne soit pas éclipsée par l’aspect loisirs de ce futur centre pour ne pas dénaturer la mission de lutte contre la pauvreté du CCH.