Les copropriétaires du resto-bar le Maizonneuve ont décidé de mettre la clé dans la porte afin de ne pas s’endetter davantage.
Ouvert le premier juin 2018, le Maizonneuve «n’était pas à l’équilibre budgétaire et n’avait pas les reins assez solides financièrement pour continuer», admet Marie-Josée Condrain, copropriétaire avec son conjoint de cet établissement de Hochelaga-Maisonneuve.
«Même si demain on nous déconfine à une vitesse disons de 2 sur 10, ça va prendre du temps avant de redevenir rentable, explique-t-elle. Nous on ne l’était pas encore, même si on n’était pas loin.»
Pour «survivre» à cette crise, les copropriétaires auraient dû s’endetter en empruntant, affirme Marie-Josée Condrain. «Quand on a plus cette marge de manœuvre, on ne peut plus continuer», dit-elle navrée.
Perte pour le quartier
Situé sur la rue Sainte-Catherine, le Maizonneuve accueillait beaucoup de soirées culturelles, autant musicales qu’humoristiques. Des toiles d’artistes locaux étaient également exposées à l’intérieur et disponibles pour la vente.
Selon Marie-Josée Condrain, l’endroit était une «plateforme pour l’art».
Pour le président de la Société de développement commercial (SDC) Hochelaga, Jimmy Vigneux, c’est «extrêmement triste de perdre un commerce sur la rue Sainte-Catherine qui amenait de l’animation et des gens.»
À sa connaissance, le Maizonneuve est le deuxième commerce à fermer après le Pain et délices qui était également situé sur la rue Sainte-Catherine.
Cependant, il estime que d’autres fermetures sont à venir au courant des prochains moins. «Ce n’est pas parce que les commerces vont rouvrir que les affaires vont reprendre comme avant», pense M. Vigneux.
«C’était des bons entrepreneurs qui avaient des bonnes idées et qui se donnaient corps et âme à avoir une programmation pour susciter de l’intérêt pour leur commerce.»
-Jimmy Vigneux, président de la SDC Hochelaga
Selon un sondage réalisé par l’Association Restauration Québec (ARQ) auprès de 1 217 gestionnaires de la restauration du Québec, entre les 6 et 11 mai derniers, 67 % se disent déjà très inquiets ou extrêmement inquiets quant à leur capacité à payer leur loyer, fournisseurs et employés, ne serait-ce qu’au cours des prochaines semaines.
Jimmy Vigneux rappelle qu’une des solutions pour «sauver» les commerçants du quartier est d’acheter local. «Il faut acheter chez ceux qui ont des boutiques en ligne ou qui prennent des ventes par téléphone et de participer à la campagne de sociofinancement J’achète local dans MHM», émet-il.