Une nouvelle édition de la bande dessinée Chroniques du Centre-Sud de Richard Suicide est disponible en librairie, incluant une histoire inédite.
Publiées par les éditions montréalaises Pow Pow, les Chroniques du Centre-Sud de Richard Suicide proposent une «lettre d’amour à ce quartier, aussi imparfait soit-il, un quartier coloré de Montréal, mais qui résiste à la gentrification», raconte le chroniqueur bandes dessinée et copropriétaire de la Librairie Z, Jean-Dominique Leduc.
Habitant depuis une vingtaine d’années le Centre-Sud, l’auteur «cartographie un monde qui malheureusement est en train de disparaître au nom de l’aseptisation», explique M. Leduc.
Selon lui, Richard Suicide est plus pertinent que jamais, puisqu’on vit à une époque où tout est mesuré, «on ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire, il ne faut pas que ça dépasse».
«Richard Suicide est très baroque dans son travail. C’est festif, c’est copieux, c’est sensuel, c’est gargantuesque, il n’est pas dans la demi-mesure. Il y a quelque chose de Pantagruel chez Richard», ajoute le chroniqueur.
Issu du milieu de la bande dessinée underground québécoise, Richard Suicide a réalisé des strips pour l’hebdomadaire Ici, ainsi que des illustrations pour le Montreal Mirror. Depuis les années 1990, il a publié une série de fanzines autoédités et contribué à de nombreux collectifs.
M. Leduc décrit le style de ce créateur comme une rencontre de deux grandes cultures, tant américaine qu’européenne, tant culture de masse que contre-culture.
«Pour moi Richard, c’est comme un grand romantique tout croche.»
La bande dessinée Chroniques du Centre-Sud a été publiée une première fois en 2014 et est la deuxième publication en français de l’auteur, après Gonades cosmiques.
«Il a très peu d’albums à son actif, se désole le chroniqueur. C’est un auteur qui est problématique quand tu veux le lire, parce que tu ne trouves pratiquement rien sur lui.»
Chroniques du Centre-Sud a été récompensé de nombreux prix, dont le prix Expozine pour la meilleure BD francophone et le prix Marc-Olivier Lavertu en 2014, ainsi que le Bédélys du meilleur album de l’année en 2015.