Une manifestation contre le développement industriel entre Viau et Dickson dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, menaçant des milieux naturels selon les organisateurs, est prévue à la Place Simon-Valois le 8 mai.
Intitulée NON au saccage de MHM, cette manifestation est organisée par le groupe Mobilisation 6600 pour MHM.
La construction du terminal de transbordement Ray-Mont Logistiques est la cible principale de cette manifestation, mais ce n’est pas la seule.
Mobilisation 6600 de MHM questionne également le prolongement du boulevard l’Assomption, la construction d’un viaduc reliant les installations du Port de Montréal au futur lien routier de l’avenue Souligny, ainsi que l’édification d’un poste de transformation d’Hydro-Québec.
Tous ces projets ont un impact direct sur le Boisé Steinberg et sur les terrains adjacents de l’ancienne Canadian Steel Foundries, situés aux limites du quartier Viauville, un secteur dont le développement fait débat depuis cinq ans.
«Ce sont plusieurs projets qui sont tous dans le développement industriel de la zone Assomption-Sud–Longue-Pointe, explique Anaïs Houde, membre de Mobilisation 6600 pour MHM. C’était le projet de l’ancienne administration qui avait été lancé sous le nom de la Cité la logistique [rebaptisé l’Écoparc industriel de la Grande Prairie par l’administration actuelle] et dont Ray-Mont est le plus gros développement.»
Mme Houde assure que cette manifestation n’est pas uniquement une réaction à la visioconférence tenue le 27 avril, où l’entreprise Ray-Mont Logistique a présenté son projet à la Concertation de développement du secteur Assomption Sud-Longue-Pointe (ASLP), composée de citoyens et d’entreprises du secteur.
«La manifestation était prévue depuis longtemps, mais on l’a sortie cette semaine parce qu’on était plus capable d’attendre.» – Anaïs Houde, Mobilisation 6600 de MHM
Mauvais emplacement
Mme Houde explique que dans le cas de certains projets, «ce n’est pas qu’on est pas d’accord avec leur développement, c’est qu’on n’aime l’emplacement choisi, puisque ça détruit nos milieux de vie, les écosystèmes, la biodiversité».
Elle comprend l’importance d’un poste d’Hydro-Québec dans MHM, mais elle se demande pourquoi doit-il être construit dans le boisé Steinberg et non, par exemple, «dans l’ancien entrepôt abandonné qui est juste l’autre bord de la rue».
«Ce dont on a besoin, c’est une mobilité durable, pas juste du camionnage et des autoroutes. Il faut une architecture durable, une gestion responsable de nos milieux naturels. Ç’a déjà été assez difficile de se remettre de la création de la rue Notre-Dame et de la 25, ils ne vont pas en plus nous en rajouter d’autres!»
Les origines du mouvement
N’empêche, ce qui fait le plus réagir les citoyens demeure le projet de Ray-Mont Logistiques, à l’origine de la Mobilisation 6600 de MHM et de la consultation publique qui a amené à la création de la Concertation ASLP.
«C’est le projet le plus proche de nous et le plus dommageable, le plus destructeur.»
Mme Houde déplore que Ray-Mont Logistiques ait préféré poursuivre la Ville de Montréal, au lieu de participer à la consultation publique.
Mais, maintenant que l’entreprise a obtenu son permis pour construire sa plateforme logistique intermodale, Mobilisation 6600 de MHM peut-elle encore empêcher ce projet?
Si elle admet du bout des lèvres que Ray-Mont Logistique est dans son droit selon la décision de la Cour, Mme Houde explique que son groupement citoyen «ne considère pas qu’il ait le droit de détruire notre quartier, de détruire plusieurs boisés, des friches, des milieux humides, une qualité de vie, une connectivité entre les quartiers, juste pour pouvoir mettre des conteneurs à l’infini.»
En plus de la manifestation du 8 mai, Mobilisation 6600 de MHM prévoit d’autres activités, comme des semaines d’action, des conférences, des ateliers et des marches exploratoires.