Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Poules urbaines: malgré les réticences de la SPCA, MHM va de l’avant

Après Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Ahuntsic-Cartierville, c’est au tour de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve d’autoriser les poulaillers sur son territoire.

Montréal permettra de garder des poules en captivité dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM), faisant fi de la demande de moratoire sur cette pratique effectuée par la SPCA.

L’autorisation a été confirmée par le comité exécutif de la Ville de Montréal le 22 septembre dernier.

Jusqu’à maintenant, les poulaillers étaient permis uniquement dans les jardins communautaires de MHM, mais dorénavant, les résidents pourront en aménager un dans leur cour arrière.

Interrogé par Métro, l’arrondissement précise que l’élevage n’est pas permis, car il n’y a pas de reproduction autorisée. De plus, un minimum de deux poules et un maximum de quatre sont autorisés par poulailler.

Les résidents souhaitant s’inscrire à ce projet-pilote devront patienter, puisqu’un organisme doit être préalablement mandaté pour encadrer le projet.

Demande de moratoire

Cette annonce a lieu moins de deux mois après la publication d’une lettre de la SPCA de Montréal dans La Presse réclamant un moratoire sur cette pratique.

Joint par Métro, la directrice des services juridiques et de la défense des animaux à la SPCA de Montréal et cosignataire de la lettre, Sophie Gaillard, s’est dite déçue et inquiète de ce nouveau développement dans le dossier des poules urbaines à Montréal.

« L’élevage de poules en ville, ça soulève un tas de problèmes à la fois du bien-être animal, de la santé publique et des nuisances. Ça soulève aussi un gros problème au taux d’abandon des animaux concernés. »

Selon Mme Gaillard, la SPCA de Montréal reçoit près d’une trentaine de poules et de coqs chaque année et ce nombre est en augmentation.

Avis contraire

Pour soutenir leur argumentaire, la SPCA se réfère à un rapport publié en 2019 par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) portant sur le projet pilote de poules urbaines dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie qui, selon l’organisme, « a mis en lumière de nombreux problèmes avec l’élevage de poules en ville et a souligné l’importance d’un bon encadrement ».

Bien que toutes les recommandations de leur rapport ne soient pas appliquées par les arrondissements, le directeur scientifique et formation du l’AU/LAB, Éric Duchemin, n’est pas en faveur du moratoire proposé par la SPCA.

Mettre un moratoire, c’est ne pas reconnaître qu’il a déjà [des poulaillers].

Éric Duchemin, directeur scientifique et formation du l’AU/LAB

Selon M. Duchemin, imposer un moratoire laisserait dans un flou juridique les gens qui possèdent actuellement des poules ou qui en auront, et les empêcherait de bénéficier de l’accompagnement d’organismes communautaires.

Concernant les possibilités de maltraitance, le directeur explique que l’AU/LAB suit des propriétaires de poules depuis près de dix ans, « et des cas de maltraitances et des cas de mauvaises gestions de poulaillers, on n’en a pas vu ».

Il admet qu’il y a des enjeux sur lesquels il faut travailler, mais il considère que le cadre réglementaire actuel est relativement bien fait et strict, permettant à la ville d’intervenir en cas de problèmes.

« Des constats d’infraction peuvent être donnés et l’autorisation de garde de poules pondeuses peut être révoquée », a confirmé l’arrondissement.

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