Le projet de paysage humanisé de L’Île-Bizard a franchi une nouvelle étape vers sa mise en œuvre.
Mercredi, le comité exécutif de la Ville de Montréal a approuvé une entente avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) qui esquisse les lignes directrices du projet.
Plus précisément, l’entente vise à définir le mode de gestion du territoire et à «établir un partenariat entre le MELCC et la Ville en vue d’assurer, en collaboration avec les autres partenaires du milieu, la mise en œuvre du plan de conservation du paysage humanisé de L’Île-Bizard, au bénéfice de la communauté locale», peut-on lire dans les documents décisionnels de la séance.
Ainsi, les partenaires pourront mettre en place un «suivi des objectifs de conservation, de la biodiversité et de l’état des milieux naturels basé sur des cibles et des indicateurs». Ces mesures devront être mises sur pied d’ici septembre 2022 et impliquer la communauté locale.
Le MELCC et la Ville de Montréal conviennent également «de limiter toute intervention incompatible avec le plan de conservation», comme des activités industrielles ou l’ajout de développements résidentiels et commerciaux qui ne dispose pas de droits existants.
Cette entente devra être approuvée aux séances du conseil municipal et du conseil d’agglomération la semaine prochaine, mais il ne devrait pas y avoir de grande opposition. Ces démarches sont nécessaires pour assurer la protection à long terme du territoire du paysage humanisé de L’Île-Bizard, qui sera le premier de ce type au Québec.
Paysage humanisé
Le paysage humanisé de L’Île-Bizard a reçu le statut provisoire de territoire protégé par le gouvernement du Québec en septembre 2021. Le territoire visé recouvre 1798 hectares à l’ouest de la montée de l’Église.
On y retrouve deux golfs, des terres agricoles loties selon le modèle seigneurial, une vingtaine de bâtiments patrimoniaux et près de 300 habitations. Le territoire est aussi parsemé de boisés, de milieux humides et de ruisseaux, et il inclut de grandes bandes d’eau adjacentes aux berges de l’île.
La désignation québécoise de «paysage humanisé» vise à protéger la biodiversité d’un territoire habité «dont le paysage et les composantes naturelles ont été façonnés, au fil du temps, par des activités humaines en harmonie avec la nature», peut-on lire dans la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
Ce statut permet de reconnaître le rôle des communautés locales dans la conservation du territoire et de mettre en valeur les pratiques durables à l’origine des composantes distinctes du paysage.
La protection de la portion ouest de L’Île-Bizard a permis d’ajouter près de 2% de superficie terrestre protégée dans l’agglomération de Montréal, pour un total d’environ 10%.