Malgré une rencontre avec les commerçants de la rue Masson, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ne prévoit pas alléger le processus de demande d’aide. Ces entrepreneurs déplorent la «lourdeur administrative» que nécessite une demande d’aide financière auprès du gouvernement provincial.
Cette rencontre virtuelle, qui a eu lieu sur Zoom, faisait suite à une invitation envoyée par le député de Rosemont Vincent Marissal au ministre.
En présence du député, M. Fitzgibbon a pu discuter avec une douzaine de commerçants ainsi qu’avec le directeur de la Société de développement commerciale (SDC) Promenade Masson, Kheir Djaghri.
Malgré cet échange, que M. Djaghri a trouvé «positif et constructif», le ministre ne modifiera pas la procédure permettant d’obtenir l’aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM).
À l’inverse des commerçants, il croit d’ailleurs que la procédure n’est «pas si compliquée que ça». Selon lui, si seulement 20% des commerçants éligibles ont demandé l’AERAM, c’est parce que la plupart d’entre eux n’en ont pas eu besoin.
«Les programmes du gouvernement fédéral sont costauds, explique le ministre en entrevue avec Métro Média. Beaucoup de commerçants passent à travers sans avoir besoin de demander l’aide provinciale pour subvenir à leurs besoins.»
«À date, il n’y a pas eu beaucoup de fermetures. En fait, il y a même eu moins de faillites en 2020 qu’en 2019», ajoute-t-il.
Une aide sera toutefois mise en place par le biais de PME Montréal. M. Fitzgibbon explique qu’un budget a été attribué à l’organisme pour lui permettre d’accompagner les commerçants dans leurs démarches administratives.
Rétroactive?
Plusieurs commerçants qui n’avaient pas eu le temps de compléter leur dossier avant le 31 décembre 2020 ont profité de la rencontre avec le ministre pour demander que l’AERAM puisse leur être attribuée de manière rétroactive.
Sur ce point, M. Fitzgibbon ne modifiera pas non plus les procédures. Sauf cas particulier, les commerçants ne pourront pas demander l’aide pour les mois d’octobre, novembre et décembre 2020.
«Pourquoi les gens n’ont pas appliqué au cours des quatre derniers mois? Je crois que s’ils ne l’ont pas fait, c’est qu’ils n’en avaient pas besoin. Si je fais erreur, et qu’ils avaient effectivement besoin de liquidités à ce moment-là, on va utiliser notre jugement dans le traitement de leur demande», précise le ministre.
Promesses
M. Marissal et M. Djaghri s’étaient pourtant dit optimistes et satisfaits suite à cet échange avec le ministre. Tous deux avaient d’ailleurs salué l’engagement pris par le ministre pour «alléger le processus» d’obtention de l’aide.
«Le ministre a promis de travailler avec ses services pour apporter des améliorations concernant la procédure de demande pour les petits commerçants», affirmait par exemple le directeur de la SDC Promenade Masson.
«Le mot “lourdeur” est vraiment celui qui est le plus revenu. C’était le cœur du problème que soulevaient les commerçants au sujet des aides du provincial, avait quant à lui souligné M. Marissal. Il me semble que le ministre devait l’entendre de la bouche des commerçants, hors de tout contexte partisan.»
M. Djaghri avait toutefois tenu a rappelé qu’il était urgent d’agir rapidement, les commerçants ne pouvant plus se permettre d’attendre encore deux ou trois mois.
«Nos membres ont besoin d’aide rapidement. Certains agonisent. Ils ne se versent plus de salaire et sont en proie à la dépression. Je crois que Québec a les moyens d’en faire plus pour les aider», insistait M. Djaghri