Les élus de Saint-Laurent de l’ensemble des paliers gouvernementaux sont sur la même longueur d’onde concernant le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État de la Coalition avenir Québec (CAQ), s’y opposant fermement.
Le maire de l’arrondissement, Alan DeSousa, les députées provinciales de Saint-Laurent et d’Acadie, Marwah Rizqy et Christine St-Pierre et la députée fédérale Emmanuella Lambropoulos se disent à l’aise que les représentants de l’État en position d’autorité et les professeurs portent des signes religieux.
Par rapport aux enjeux de pauvreté, d’environnement et de développement économique, le dossier de la laïcité «ne serait pas sur mon top 10 [de priorités], non plus sur mon top 20», lance M. DeSousa, en entrevue avec les Nouvelles Saint-Laurent News.
«C’est une loi qui va brimer les libertés individuelles, et pour nous, c’est fondamental», croit Mme St-Pierre, déplorant notamment que les «signes religieux» ne soient pas définis par le projet de loi de la CAQ.
Au moment de publier, le cabinet de Mme Rizqy n’avait pas donné suite à nos demandes d’entrevue. Elle avait cependant déjà fait part de son désaccord.
Au fédéral, Mme Lambropoulos avait soulevé l’ire de plusieurs en affirmant dans une publication Facebook que le projet de loi 21 tendait vers la «ségrégation». «Peut-être que c’était un peu fort, mais en même temps, je voulais faire réagir, plaide-t-elle. Ça peut mener à de la ségrégation.»
Divisions
Le projet touche particulièrement Saint-Laurent, selon les élus, étant un secteur où 54% de la population est considéré comme immigrante, relève le portrait sociodémographique de 2016.
«Je ne vois pas comment ce débat peut aider en termes de paix et d’harmonie», souligne Alan Desousa.
Emmanuella Lambropoulos abonde dans le même sens, croyant que le gouvernement s’engage dans une «pente glissante». «Vous divisez la population. Aucun chrétien, ou très peu, sera touché. Si je porte une croix, je peux la porter en dessous de mon chandail», explique la députée fédérale.
Au sein même des partis politiques, prendre position a divisé. Ce fut le cas au Parti libéral du Québec (PLQ), Marwah Rizqy. Le parti soutient actuellement que les services publics doivent être donnés à visage découvert.
Rappelons que Mme Rizqy est pressentie pour être de la course à la chefferie de son parti au printemps 2020.
Le premier ministre, à mon avis, n’est pas digne de son titre et de l’institution qu’il représente.
Christine St-Pierre, députée libérale d’Acadie
Mésentente
Questionnés à savoir si un juste milieu pourrait convenir à une plus grande part de la population, les élus sont sans équivoque.
«Le projet de loi n’est pas acceptable au départ», affirme Mme St-Pierre, qui aurait besoin d’une «démonstration hors de tout doute» que les limites imposées sont les bonnes.
Mme Lambropoulos et M. DeSousa offrent le même son de cloche. «Cette notion des accommodements raisonnables est déjà présente et ça devrait être parmi les pierres angulaires des valeurs notre société», dit le maire de Saint-Laurent.
Les consultations particulières sur le projet de loi 21 à Québec prenaient fin la semaine dernière.