La période de confinement peut s’avérer difficile pour plusieurs femmes faisant face à de la violence physique, sexuelle ou encore économique. Les organismes d’aide de Saint-Laurent tiennent toujours le fort pour leur venir en aide.
Au Centre des femmes, l’intervenante d’expérience Corinne Gros fait une quinzaine d’appels par jour pour garder le contact avec les habituées de l’organisme.
Pour l’instant, «il n’y a pas de recrudescence», note Mme Gros. Or, le confinement alimente plusieurs conflits dans les couples, que ce soit sur la façon d’éduquer les enfants ou les tâches ménagères.
«C’est l’implication familiale et les visions de l’homme et la femme qui, des fois, ne correspondent pas et ça crée des frictions», souligne Mme Gros.
Les femmes violentées peuvent se rendre dans des refuges. Si elles sont infectées, elles ont tout de même la possibilité d’être hébergées.
La pandémie n’empêche pas les femmes victimes de violences de trouver un toit sûr. À Auberge Transition, qui offre conseils et refuge, si une femme fait appel à l’organisme pense être infectée, elle est référée au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal pour être testée. Advenant un résultat positif, une place dans un hôtel ou une auberge l’attend.
Cette démarche a été établie par la Table de concertation en violence conjugale.
Sensibiliser
Saint-Laurent étant un lieu d’accueil pour les nouveaux arrivants, plusieurs femmes abusées ignorent les différentes ressources à leur disposition ou ont une méfiance envers celles-ci.
«Je leur dis des fois d’appeler le 911 si elles sont victimes, mais je sais qu’elles craignent [la police], indique Mme Gros. Ici, elle est au service de la population. Tout ça, c’est de l’éducation à faire. Ce n’est pas facile.»
D’autres sont laissées à elles-mêmes. «Si vous prenez des femmes réfugiées, elles n’ont pas nécessairement de familles. Elles sont vraiment seules», souligne Mme Gros.
Aux services externes d’Auberge Transition, qui sont basés à Saint-Laurent, plusieurs appels portent sur les options disponibles pour obtenir de l’aide alimentaire ou de l’assistance pour la Prestation canadienne d’urgence (PCU).
«Il y en a qui ont par exemple un enfant qui a une maladie chronique, elles ne peuvent pas aller faire l’épicerie avec lui», souligne la coordonnatrice Karina Zeballos.
En 2015, l’ensemble des corps policiers du Québec ont recensé 19 906 infractions commises dans un contexte conjugal, selon les plus récentes données du ministère de la Sécurité publique.
Conseils
- Si vous désirez vous confier ou appeler à l’aide, vous pouvez contacter SOS violence conjugale au 1 800-363-9010, 24h/24, 7 jours sur 7
- Contacter des amis
- Appeler des organismes d’aide
- Prendre une marche