Après des mois mouvementés, Moisson Montréal espère continuer de répondre à l’importante demande d’aide alimentaire sur l’île, malgré une baisse de la disponibilité des bénévoles à la rentrée scolaire.
Du 1er avril au 31 août, Moisson Montréal a remis 33% de kilogrammes de nourriture de plus que lors de la même période l’an dernier. «C’est sûr que ce n’est pas étranger à la pandémie, mais ce n’est possiblement pas étranger avec le fait que plusieurs organismes communautaires ont arrêté de faire leurs activités courantes de qualification des individus», fait savoir le directeur général Richard D. Daneau.
Il est certain de retrouver la main-d’œuvre habituelle prochainement. «C’est toujours très important d’avoir du bénévolat et du monde pour nous aider. Ça fait une grande différence dans notre modèle financier, mais on réussit encore à trouver le monde dont on a besoin», dit M. Daneau.
«Quand on regarde la cédule des prochaines semaines, il va y avoir 60-70 bénévoles par jour dont on a besoin ces temps-ci.» –Richard D. Daneau, DG de Moisson Montréal
Lorsque le gouvernement québécois a mis la province sur pause, Moisson Montréal a du même coup perdu tous ses bénévoles corporatifs. À ce moment, la Ville de Montréal a envoyé pendant plus d’un mois de l’aide d’urgence.
«On a avisé la Ville qu’on était capable de voler de nos propres ailes et ça leur permettait d’aller aider de plus petits organismes qui étaient moins chanceux que nous», indique M. Daneau.
Les personnes âgées représentent une portion importante du bénévolat dans plusieurs organisations. La banque alimentaire située sur le Chemin de la Côte-de-Liesse, à Saint-Laurent, a vu les siens revenir en grande majorité.
Toutefois, Moisson Montréal n’a pas pu autoriser la relance de son «laboratoire social» comptant une vingtaine de personnes ayant des limitations physiques ou intellectuelles, notamment puisque la distanciation physique est difficile à respecter.
«Ça, c’est triste parce que pour ces gens-là, on représentait un beau plateau de réinsertion sociale», dit le directeur général.
Événements
Pandémie oblige, la campagne de sensibilisation comme «La faim des vacances» n’a pu avoir lieu. La période estivale est souvent synonyme de hausse des demandes d’aide alimentaire, les écoles étant fermées.
Pour limiter les risques de contamination, des activités de financement ont aussi dû être annulées, comme un tournoi de golf qui permet habituellement d’amasser 250 000$.
En contrepartie, en raison du contexte actuel, les gouvernements fédéral et provincial ont davantage soutenu financièrement dans les derniers mois les banques alimentaires comme Moisson Montréal pour assurer leur fonctionnement.
Moisson Montréal, qui dessert quelque 250 organismes, n’a pas recensé de cas de COVID-19 durant ses activités depuis le début de la pandémie.