Il est ardu pour des parents de savoir quelle est la prochaine étape dans la vie de leur enfant atteint du trouble du spectre de l’autisme (TSA), après qu’il ait complété son cheminement scolaire.
En juin, c’est entouré de sa famille et le personnel enseignant de l’école spécialisée John-F.-Kennedy que le Laurentien Alexis Houde-Robillard célébrait plus de 15 ans d’études.
Un autobus scolaire s’était arrêté devant la maison familiale, des discours avaient été prononcés, et de la musique avait résonné dans le quartier.
Alexis entamait alors un nouveau chapitre de sa vie. Ses parents avaient pris la décision de quitter Saint-Laurent pour emménager dans leur maison secondaire à Bromont. Alexis s’était déjà relativement fait à l’idée de quitter JFK après tout ce temps.
«On a toujours été surpris de voir comment Alexis réussit à s’adapter, à être résilient devant le changement», racontait sa mère Johanne Houde, fin septembre.
Options
Dans les dernières semaines, les parents ont fait des démarches auprès du CLSC de leur région. «Ils nous disent qu’ils ont possiblement des ateliers pour des gens comme Alexis», dit Mme Houde.
Le niveau d’autisme avec lequel compose le jeune homme de 22 ans est pris en considération. «Dans les plateaux de travail ou les endroits où ils embauchent, Alexis pourrait difficilement suivre le rythme parce qu’il a besoin d’un niveau d’encadrement qui est plus élevé que dans les plateaux de travail», indique Mme Houde.
Pour les adultes autistes, les options après la diplomation sont particulièrement peu nombreuses, reconnaît Luc Chulak, directeur général de la Fédération québécoise de l’autisme.
«Pas que ça n’existe pas, mais c’est beaucoup plus limité [que pour les enfants]», tranche-t-il, ajoutant que «ce n’est pas facile de naviguer et de trouver des ressources adéquates».
Il est généralement conseillé de se tourner vers les associations régionales de l’autisme, de vérifier si des centres de jour sont accessibles à proximité.
Pour développer une vie professionnelle, le Réseau des services spécialisés de main-d’œuvre peut également être utile.
D’autres initiatives voient graduellement le jour un peu partout au Québec. C’est notamment le cas du côté de la Fondation Véro et Louis qui veut construire cinq maisons pour autistes âgés de 21 ans et plus, ayant besoin de soutien au quotidien.
«C’est ce genre de milieu de vie adapté qui manque de façon criante dans le réseau. Malheureusement, beaucoup qui sont rendus à cet âge sont laissés un peu à eux-mêmes», fait savoir M. Chulak.
«On veut le garder avec nous le plus longtemps possible, ça c’est clair.» -Johanne Houde
Aisance
Les options se rétrécissent selon le degré d’autisme de la personne. La capacité d’être autonome et fonctionnel varie. Ce ne sont pas tous les milieux de travail par ailleurs qui sont appropriés.
«Ce qui favorise beaucoup l’intégration à l’emploi d’une personne autiste, c’est lorsque la routine de travail est bien établie. Voici ce qui est à accomplir et à faire, indique M. Chulak. Règle générale, ça va beaucoup plus leur parler d’évoluer dans un tel environnement de travail.»
Les tâches répétitives, comme dans l’industriel, ou qui impliquent des calculs mathématiques, correspondent mieux aux forces intellectuelles des autistes.
La tolérance envers les autistes en milieu de travail a progressé, remarque Chantale Beaudoin, directrice générale de l’Association de parents de l’enfance en difficulté (APED). «Je sens une certaine ouverture chez plusieurs employeurs, le désir de donner une chance à ces adultes-là», souligne-t-elle.
Près du tiers des personnes autistes aurait une déficience intellectuelle et le quart une intelligence limite, selon le Center for Disease Control and Prevention.
1,4
La prévalence de l’autisme au Québec est estimée à 1,4%.