Comme ailleurs à Montréal, les projets immobiliers dans l’arrondissement Saint-Laurent devront s’adapter au nouveau règlement d’inclusion en matière de logements de la Ville. L’administration Plante espère garder les familles sur l’île.
Le règlement, communément appelé «20/20/20», visait initialement à intégrer 20% de logements sociaux et tout autant de logements abordables et familiaux dans les projets immobiliers de cinq logements et plus. Les exigences ont ensuite été assouplies en rendant le pourcentage plus flexible, qui variera en fonction du secteur.
La réglementation, adoptée à 40 voix contre 20 au conseil municipal, entrera en vigueur le 1er avril 2021. Il touchera d’abord des quartiers en densification qui changeront de vocation. C’est notamment le cas à Saint-Laurent dans Hodge-Lebeau.
«Les nouvelles familles de Saint-Laurent sont souvent formées de nouveaux arrivants. Elles choisissent ce territoire essentiellement en raison de la qualité de vie proposée au sein d’une communauté ouverte et inclusive», fait savoir le cabinet du maire Alan DeSousa dans une déclaration écrite.
Les nouveaux critères municipaux en matière de logements limiteront l’exode à l’extérieur de Montréal, selon le responsable de l’habitation à la Ville, Robert Beaudry.
«Automatiquement, il y aura du logement social, mais il y aura aussi du logement abordable pour les gens de la classe moyenne», souligne-t-il.
«Nous sommes prêts à accueillir encore plus de nouvelles familles et fiers de contribuer au développement de la Ville de Montréal dans ce contexte présentement difficile.» -Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent
Le secteur Hodge-Lebeau accueillera une des cinq stations du Réseau express métropolitain (REM). Un TOD (Transit-oriented development) y sera développé, pouvant éventuellement devenir un pôle d’attraction économique. Le règlement sur l’habitation ne nuira pas, assure M. Beaudry.
«On donne plus d’argent dans les poches des Montréalais et Montréalaises en faisant en sorte qu’ils paient moins cher […]. La mixité, ça permet justement aux gens de magasiner dans leurs commerces locaux», insiste-t-il.
Rappelons que M. Beaudry s’en était pris à M. DeSousa la semaine dernière, critiquant son appui à des projets immobiliers luxueux. Le maire laurentien avait vivement réagi en conseil municipal, soulignant qu’il avait avancé des informations incomplètes.
À venir
Des projets d’envergure sont en cours de construction ou en cours d’élaboration sur le territoire laurentien.
Le TOD qui se développe autour de la future gare Bois-Franc devrait attirer près de 15 000 nouveaux citoyens. Un premier aperçu a été présenté publiquement en juin. Le secteur devrait accueillir des unités résidentielles, des bureaux ainsi que des commerces.
Au cours d’une séance de conseil municipal, M. DeSousa avait aussi avancé que 144 logements sociaux et 127 d’un autre type verraient le jour.
Non loin du croisement du boulevard Marcel-Laurin et de la rue Saint-Louis, la Cité Midtown continue de prendre forme. En plus des espaces commerciaux, des logements en tous genres constitueront les 11 immeubles.
Par ailleurs, l’arrondissement a dévoilé cette année ses plans pour établir un «pôle scolaire et communautaire Jules-Poitras» dans le secteur enclavé de Chameran, où 15 000 personnes résident.
On souhaite qu’une école y soit construite ainsi que diverses autres installations comme un terrain de soccer et une bibliothèque.
5000
De 2011 à 2016, plus de 5000 familles avec enfants se sont installées dans l’arrondissement Saint-Laurent pour un total d’environ 26 000 personnes, selon l’administration locale.