Après plus de sept ans de démarches, le projet de coopérative d’habitation laurentienne a débuté sa construction sur le boulevard Marcel-Laurin. Il devrait accueillir ses premières familles et personnes seules à faible revenu d’ici l’automne 2024.
L’immeuble de huit étages pourra accueillir jusqu’à 135 locataires qui pourraient bénéficier du programme de supplément de loyer de la Société d’habitation du Québec (SHQ). Cela leur permettrait de débourser 25% de leur revenu pour se loger.
Le projet sera cohérent avec la planification de l’aire TOD (transit oriented development) du secteur de Bois-Franc, adjacent à la future gare du Réseau express métropolitain (REM).
«Notre stratégie vise une bonne répartition de l’offre en logement social et abordable, indique le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa. La coop s’inscrit parfaitement dans cette vision de développement.»
D’une valeur de 65 M$, le projet est financé en partie par l’arrondissement de Saint-Laurent, la Société d’habitation du Québec (SHQ), le gouvernement du Canada, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et la Ville de Montréal.
«Ce projet s’insère dans notre volonté d’offrir des habitations de toutes sortes pour pouvoir garder nos familles à Montréal, et surtout, pour soutenir la mixité sociale, économique et culturelle de nos quartiers», a mentionné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de la première pelletée de terre.
L’immeuble comprendra 40 unités d’une chambre, 79 de deux chambres, 37 de trois chambres, onze de quatre chambres et deux de cinq chambres. Une école verra prochainement le jour à proximité, sur un futur prolongement de la rue Ernest-Anctil.
Besoins encore énormes
Le comité de logement de Saint-Laurent a participé au projet en accompagnant la coopérative tout au long du processus.
Bien qu’elle considère ce projet comme une «fierté», sa directrice générale, Maria Vasquez, considère que les initiatives de logements sociaux et abordables ne voient pas le jour assez fréquemment dans l’arrondissement.
«Le dernier projet du genre à Saint-Laurent date de 2008, avance-t-elle. On attendait celui-là désespérément. Ce fut très long et décourageant par moment.»
Mme Vasquez estime à 400 le nombre de personnes à Saint-Laurent qui sont en attente d’un logement social, incluant sa propre liste d’attente et celle de l’entreprise d’économie sociale Bâtir son quartier.
En attendant d’autres logements sociaux, elle plaide pour plus d’action de la part des élus en ce qui concerne les prix, mais également la salubrité des logements actuels.
«Ça prend un contrôle réel non seulement des loyers, mais aussi des bâtiments pour que les personnes puissent rester dans leurs logements et continuer à avoir un loyer qu’ils peuvent se permettre», explique-t-elle.
D’ici là, le comité de logement compte continuer de faire valoir les droits des locataires de Saint-Laurent.