Les membres du conseil d’administration du collège Vanier ont adopté un budget déficitaire de presque 600 000$ le 16 juin. L’établissement s’ajoute donc aux 42 cégeps publics sur 48 qui présenteront un manque à gagner dans leurs finances en 2015-2016.
Selon la loi, le budget d’un cégep peut être déficitaire s’il possède un surplus, ce qui est le cas du collège anglophone de Saint-Laurent pour une troisième année consécutive. Cette fois cependant, le plan de développement de l’établissement d’enseignement est menacé.
Pour 2015-2016, l’excédent financier du cégep servira plutôt au fonctionnement. «Cette année, on s’approprie le surplus pour payer le compte d’électricité, pour payer les augmentations de salaire, pour payer l’épicerie disons», a déploré Normand W. Bernier, le directeur du collège.
Les montants alloués au développement ne sont pourtant pas négligeables selon le président de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay. «Il faut savoir que ces surplus-là financent normalement des choses que le gouvernement ne paie pas. Les rénovations d’une piscine ou de résidences par exemple.»
«Quand on remet un budget déficitaire, on a habituellement déjà fait des compressions dans le peu de marge de manœuvre dont on dispose. On peut baisser le chauffage, mais on ne peut pas le fermer», explique-t-il.
Le plan de développement de Vanier incluait les rénovations de la bibliothèque ainsi que le VTV, le service télévisé du cégep servant à certains cours et à la vie étudiante.
Coupes
Le gouvernement a retranché quelque 150 M$ depuis 2010 dans le réseau collégial. «On comprend l’objectif du déficit zéro, mais c’est trop, trop vite», déclare M. Tremblay. Selon lui, 45 M$ ont été retranchés cette année seulement.
La direction de Vanier dénonce également les coupes qui sont de l’ordre de 5 M$ en 5 ans, dont 2 M$ pour cette année seulement. Comme elle doit aller piger dans ses surplus pour compenser, l’excédent budgétaire du collège ne sera plus que de 1,2 M$ à la fin de l’an prochain. À ce rythme, l’enveloppe pourrait être complètement épuisée dans deux ans.
Bernier a indiqué que les services adaptés pour les étudiants avec des besoins particuliers allaient diminuer et aussi certains services de base, comme les heures de bibliothèque. «Des postes seront abolis et d’autres fusionnés», a aussi avancé le directeur.
«On a une clientèle différente aujourd’hui dans les cégeps. Les services ne sont pas là pour leur donner un traitement de faveur, mais parce qu’ils en ont besoin. Les gens atteints de dysphasie, de dyslexie, et autres, peuvent étudier grâce à eux», affirme M. Tremblay.
Pour lui, les services particuliers permettent aussi de dynamiser la vie étudiante avec des activités socio-culturelles et sportives attirantes. Une façon de stimuler les étudiants à poursuivre leur parcours collégial.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche n’a pas retourné les appels de TC media au moment de publier cet article.
Collège Vanier en chiffres
Budget total de presque 70M$
Masse salariale de 38M$
6500 étudiants
600 enseignants