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Saint-Laurent

En coulisses du travail de policier


Une centaine de policiers assurent la sécurité des quelque 101 000 Laurentiens sur 43 km². Pour répondre aux dizaines d’appels que reçoit chaque jour le poste de quartier 7 (PDQ-7), l’un des plus importants de Montréal en effectifs, et désamorcer des situations, les agents misent beaucoup sur la discussion. TC Media a suivi l’équipe des sergents Pierre Eid et Alain Lépine lors d’un quart de soir, le 1er mars.

Le projet «Cobra» du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) permet à tout civil d’accompagner un policier dans l’exercice de ses fonctions.

La soirée commence par une réunion avec les policiers et leurs deux superviseurs, ce jour-là, les sergents Pierre Eid et Alain Lépine. Les événements majeurs du quart précédent sont résumés, ainsi que quelques affaires à suivre : un appel anonyme pour des stupéfiants, une confrontation verbale dans un motel entre une mineure, «reconduite chez son père», et un homme de 17 ans, connu des services, «style proxénète», ainsi que des détails d’ordre administratif.

L’équipe répond aux appels d’urgence du 911 venant de Saint-Laurent. Les policiers opèrent en duo ou en solo en fonction de la priorité de l’appel. Si c’est 1 ou 2, il y a danger pour la vie, et un duo est dépêché sur les lieux.

Ce sont au minimum trois duos qui assurent 24h/24 la sécurité de l’arrondissement, divisé en quatre secteurs.

Des dizaines d’appels
Le sergent Eid passe en revue les appels en attente sur son écran qui le suit partout, de l’auto au bureau, en passant par la salle de repos en tant que superviseur.

«Beaucoup d’appels sont réglés par téléphone», précise le sergent Alain Lépine, pendant que Pierre Eid désamorce une situation au bout du fil.

«Notre meilleure arme est notre bouche!», ajoute ce dernier après avoir raccroché et fermé le dossier.

«Nous avons malheureusement parfois à utiliser la force nécessaire pour neutraliser la menace, comme le bâton ou le poivre de Cayenne», explique-t-il.

«J’ai déjà eu à pointer mon arme à feu, mais jamais à tirer et je ne le souhaite pas», conclut le sergent Eid, qui travaille au PDQ-7 depuis plus de 20 ans.

Sur l’écran des appels, il voit passer des noms connus parfois. «Celle-là, sa mère nous posait déjà problème quand je suis arrivé ici», s’exclame-t-il en voyant le dossier d’une fugueuse de 12 ans. Des agents sont justement partis vérifier si elle ne se cachait pas chez sa mère.

Malgré les quelques dossiers concernant des jeunes femmes en fugue ou retrouvées dans des motels qui surviennent lors du passage de TC Media, le sergent Eid affirme qu’il «n’y a pas de recrudescence de fugueuses».

En patrouille
Alors que la patrouille commence avec le sergent Eid et l’agent Pierre Fauchier, la discussion est vite interrompue par un appel concernant un vendeur itinérant d’objets électroniques aux Galeries Saint-Laurent. Un vendeur similaire – peut-être le même? – avait déjà été signalé un peu plus tôt sur le stationnement du cinéma Sphèretech, sans pouvoir être intercepté.

Il est cette fois arrêté à quelques rues des Galeries, mais tout semble en règle et il ne s’agit pas de matériel volé, du moins déclaré comme tel.

Une policière, ainsi que le sergent Eid, vont à la rencontre du plaignant aux Galeries. Il dit que le vendeur lui «a craché au visage», mais ne veut pas porter plainte. Il croyait simplement que le matériel était volé.

Les noms sont enregistrés, ainsi que le matériel en possession du vendeur et leurs numéros de série, «au cas où il soit identifié comme volé plus tard».

L’équipe passe par le Centre opérationnel Ouest, situé boulevard Thimens, qui soutient tous les PDQ de l’ouest de Montréal avec ses unités d’enquête, de détention, d’intervention, d’analyse et de prévention. En soirée, les bureaux qui travaillent sur les gangs de rue et les stupéfiants sont plutôt vides. Le temps de saluer un collègue, Pierre Eid reçoit un appel pour un possible enlèvement d’enfants.

L’adresse, dans le quartier Toupin, est à moins de 10 minutes, avec quelques secondes gagnées au croisement de Cavendish et Henri-Bourassa. «On ne peut pas aller tout droit», signale l’agent Fauchier. «Nous on peut», répond le sergent Eid en activant les gyrophares. Seul raccourci constaté.

Sur place, des policiers du PDQ-10 voisin viennent leur prêter mainforte. TC Media n’assistera pas à la scène dans la maison, car «on ne sait pas à qui on n’a affaire, ni ce qui les motive», signale le sergent Eid.

Ce dernier rapporte ensuite les longues discussions qui ont eu lieu à l’intérieur, puisqu’ils ont eu à entendre les versions de toutes les personnes présentes. Il s’agissait plutôt d’un «conflit dans un couple» que d’un «enlèvement».

Cet imbroglio, bien qu’ayant pris beaucoup de temps aux policiers, car «il y avait possibilité d’arrêter la femme pour enlèvement d’enfants», s’est finalement conclu par un «tout est bien qui finit bien… enfin, peut-être pas pour le couple» des policiers.

Le sergent Eid retourne au poste où le superviseur de l’équipe de nuit qui prendra le quart suivant est déjà arrivé.

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