Le décrochage scolaire demeure une problématique à Saint-Léonard où une personne sur quatre n’a pas de diplôme. Même s’il reste du travail à faire, les intervenants constatent une amélioration.
Selon le profil sociodémographique de Saint-Léonard, qui se base sur le recensement de la population 2016 effectué par Statistique Canada, 16 085 Léonardois âgés de plus de 15 ans n’ont pas de diplôme, ce qui est le quart de la population léonardoise âgée de plus de 15 ans.
«Le défi à Saint-Léonard, c’est qu’il y a autant de familles vivant sous le seuil à faibles revenus qu’à Hochelaga-Maisonneuve. De plus, avec la vague de migrants que nous avons connue l’année dernière, Saint-Léonard est une terre d’accueil pour eux et ils n’ont pas tous l’information du fonctionnement du système d’éducation québécois», indique Andrée Mayer-Périard, directrice générale de Réseau réussite Montréal.
Selon les derniers chiffres de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPÎ), le taux de diplomation et de qualification se situait à 70,4%, après sept années d’études, comparativement à 78,1% pour l’île de Montréal. Cinq ans plus tôt, le taux était de 57,9%.
«L’école Antoine-de-Saint-Exupéry de Saint-Léonard est très importante pour la CSPÎ. Premièrement, c’est l’établissement d’études secondaires comptant le plus grand nombre d’élèves à Montréal et deuxièmement, elle contribue grandement aux résultats de la commission scolaire», affirme le président de la CSPÎ, Miville Boudreault.
En effet, pour l’an 2014-2015, 74,5% des élèves de l’établissement scolaire léonardois ont obtenu leur diplôme d’études secondaires. En ajoutant ceux ayant obtenu une qualification, on atteint près de 80% des jeunes.
Malgré l’augmentation du nombre de diplômés sur le territoire de la CSPÎ, il reste tout de même encore du travail à faire, notamment en ce qui concerne la persévérance scolaire.
«La situation est encore préoccupante à Saint-Léonard, mais ça s’améliore» -Andrée Mayer-Périard
Actions mises en place
De nombreuses actions sont mises en place à Saint-Léonard afin de convaincre les élèves de ne pas abandonner leurs études.
Les organismes locaux ainsi que les enseignants et le personnel scolaire de Saint-Léonard sont très actifs dans ce domaine, notamment avec la présence d’intervenants à l’école Antoine-de-Saint-Exupéry, d’Alternative suspension au YMCA du Québec et la présence de trois agentes école-famille-communauté nouvellement engagées dans des écoles primaires et à l’Accueil des immigrants de l’est de Montréal.
«Saint-Léonard est excessivement actif dans la persévérance scolaire. C’est beau à voir», souligne Mme Mayer-Périard.
Semaine de la persévérance scolaire
Le quartier a également organisé de nombreuses activités pendant la Semaine de la persévérance scolaire, qui s’est déroulée du 12 au 16 février.
À l’école La Dauversière, le médaillé olympien Achraf Tadili est venu discuté avec 640 écoliers de persévérance scolaire. Ceux-ci ont également appris une chanson pour les motiver à ne pas abandonner.
«Il y a un désintérêt scolaire également au primaire. Il y a des éléments qui peuvent affecter le parcours scolaire des élèves très jeunes d’où l’importance de mettre en place des actions et de participer à la Semaine de la persévérance scolaire dès le primaire», observe la directrice de l’école La Dauversière, Caroline Lanctôt.
Les Alouettes de Montréal ont également lancé la 21e année du programme Ensemble à l’école à Antoine-de-Saint-Exupéry, dont l’objectif est d’encourager les jeunes à prendre de bonnes décisions et à rester à l’école. Le joueur Luc Brodeur-Jourdain a d’ailleurs partagé son expérience de persévérance scolaire avec 400 élèves choisis en lien avec leur parcours scolaire.
«Les Alouettes veulent s’engager auprès des jeunes. Nos joueurs ont la capacité de motiver les élèves et c’est un rôle que nous prenons très au sérieux. Les écoles ne peuvent à elles seules assumer la réussite scolaire des jeunes et nous voulons continuer des les aider», déclare Patrick Boivin, président et chef de la direction des Alouettes de Montréal.
Même si la Semaine de la persévérance scolaire est terminée, ça ne veut pas dire que le travail est fini pour autant.
«C’est un travail à l’année. Lundi matin, nous serons tous au front pour aider les jeunes», dit Mme Mayer-Périard.