Saint-Léonard

Une friperie par de jeunes Léonardoises engagées

De jeunes Léonardoises faisant partie du programme environnemental C-Vert ont récemment mis sur pied une friperie urbaine à l’Espace citoyen du parc Wilfrid-Bastien. Le concept de cette friperie misait sur l’échange, chacun pouvant librement apporter et prendre des habits. Le don n’était pas obligatoire pour pouvoir repartir avec un vêtement de seconde main.

L’évènement tenu le 20 juillet concluait le stage d’été des six participantes au programme C-Vert Saint-Léonard, qui s’étale sur presque un an. Chapeautés par le YMCA, les C-Vert permettent à des jeunes de différents quartiers d’explorer l’engagement écologique. Il s’agissait de la première année du programme dans Saint-Léonard. Les jeunes Léonardoises, âgées de 14 à 16 ans et recrutées dans leurs écoles, ont pu réaliser un des objectifs de celui-ci, soit d’avoir un impact positif sur l’environnement et sur leur communauté.

Un accomplissement et un engagement

Le stage d’été a donné lieu à de nombreuses actions communautaires de la part des participantes. Parmi ces actions, on retrouve du jardinage, une cuisine communautaire, un projet de photographie et une collaboration avec un muraliste. Celle-ci a abouti à la création d’une murale sur le thème de la crise écologique dans le café-coop de l’école Antoine-de-Saint-Exupéry.

Le programme a aussi permis aux filles de se développer à plusieurs niveaux. Pour Brittny Thambithurai, 15 ans, il s’agit d’un accomplissement.

Selon Gabrielle Pimentel, qui a le même âge, «c’est tellement cool de voir tout le travail que j’ai fait». Pour la coordinatrice de C-Vert Saint-Léonard, Sara-Claude Dion-Dupont, il s’agit d’une belle réussite, car «ce programme vise à former les jeunes à l’écocitoyenneté».

La jeune femme rappelle que ce sont les adolescentes qui ont choisi les actions à poser. Cette friperie urbaine visait à sensibiliser les gens aux problèmes de la mode jetable (fast-fashion) et à promouvoir la mode responsable.

Ashly Tamar Villier, 16 ans, était déjà intéressée par l’écologie, mais explique avoir tout de même appris beaucoup avec C-Vert. Au contraire, pour Gabriella et Brittny, l’environnement n’était pas une priorité, mais toutes deux voulaient en savoir plus. Cette dernière mentionne vouloir s’adapter «pour faire ce qui est bon pour l’environnement».

Les habits étaient en libre-service à l’espace citoyen du parc Wilfrid-Bastien.
CP : Matéo Gaurrand-Paradot, Métro Média

L’occasion d’évoluer sur le plan personnel

Pour les trois jeunes filles, le programme a aussi été une belle expérience sur le plan humain. Ashly Tamar mentionne que le programme est utile pour réduire l’anxiété sociale : «J’ai pu parler à plus de gens.» Brittny a aussi eu l’occasion de se faire de nouvelles amies. «Je suis timide», affirme quant à elle Gabriela. «J’ai eu la chance de rencontrer de belles personnes.» D’ailleurs, leur activité préférée a été le camping, qu’elles ont fait ensemble au printemps.

Mme Dion-Dupont explique que les filles n’étaient pas dans les mêmes cercles amicaux. La coordinatrice raconte qu’au-delà de la question de l’engagement, ce sont «des jeunes qui souhaitaient avoir davantage confiance en elles-mêmes». Elle ajoute avoir créé «un espace sécuritaire, une communauté. Certaines se sont confiées et elles se sont senties entendues.»

Le programme a même permis d’aborder des sujets complètement différents dans une optique intersectionnelle, selon la jeune femme. «On a tenu la cuisine communautaire avec cet objectif. On a également eu un atelier sur l’intersectionnalité et nous avons évoqué le racisme environnemental et les sujets LGBTQ+.»

De l’avenir pour C-Vert

L’aventure s’arrête ici pour les six jeunes Léonardoises, Sara-Claude Dion-Dupont restera à son poste l’année prochaine avec de nouveaux jeunes de l’arrondissement. La coordonnatrice pense avoir fait mieux connaître le programme : «on s’attend donc à plus de partenariats.»

Le programme pourra compter sur le soutien de Suzanne De Larochellière, mairesse suppléante de l’arrondissement, présente à l’évènement. Pour elle, «il est important de montrer aux jeunes que c’est à eux de faire la différence. Ça démontre que les jeunes veulent s’impliquer, qu’il sont motivés.»

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