Un an et demi après sa mise sur pied, le collectif «À nous la Malting!» a reçu un appui de l’arrondissement pour son projet 100% communautaire sur le site de l’ancienne malterie dans Saint-Henri. Les quelque 50 membres bénéficieront d’une somme de 10 000$ pour dresser un plan d’affaires solide et crédible afin que la Ville de Montréal accepte éventuellement d’acheter le terrain et le bâtiment.
Le collectif compte se consacrer premièrement à monter une structure juridique qui lui permettra de devenir éventuellement propriétaire du site évalué à 1,75 M$. «L’argent va nous permettre d’aller en démarchage avec les autres paliers de gouvernement et des fondations comme Centraide. Ils seront plus ouverts à nous prêter de l’argent avec un appui de l’arrondissement», croit l’une des membres, Patricia Viannay.
Des représentants du collectif se rendront d’ailleurs au conseil municipal de Montréal, ce 20 août, pour demander une aide financière à la mairesse Valérie Plante. Ultimement, ils souhaiteraient que la Ville se porte acquéreur du terrain de la rue Saint-Ambroise afin de leur revendre à moindre coût.
À cet effet, le maire du Sud-Ouest et président du comité exécutif, Benoit Dorais, a insisté pour qu’ils travaillent tout d’abord sur leur plan d’affaires. «La première étape est d’avancer avec les 10 000$ pour trouver un montage financier solide», a-t-il déclaré au conseil d’arrondissement du 13 août.
Les membres comptent effectivement utiliser une partie de l’argent pour commencer une étude de faisabilité et embaucher des experts comptables et architectes.
«Il y en a qui travaillent bénévolement pour nous, mais à temps partiel. Si nous voulons que ça avance plus rapidement, on doit payer», indique Mme Viannay.
Selon elle, leur plan d’affaires étoffé pourrait être présenté d’ici un an.
Projet
Après avoir consulté à maintes reprises les résidents du quartier pour savoir ce qu’ils aimeraient voir s’installer dans l’usine d’une superficie de 7 200 m2 , le collectif a défini les grandes lignes de son projet.
«Nous voulons avoir environ 200 logements sociaux, ce sont les besoins que nous avons évalués et ce serait la première chose qui serait faite, indique Mme Viannay. Nous voulons aussi des projets d’agriculture urbaine et une épicerie communautaire puisque le secteur est considéré comme un désert alimentaire».
L’usine étant située à deux pas du canal de Lachine, un atelier de réparation de vélos et un projet qui mettrait de l’avant le passé industriel du quartier sont aussi envisagés.
Le collectif espère que l’aide financière octroyée par l’arrondissement découragera d’autres promoteurs d’acheter le site appartenant à l’entreprise Quonta Holdings.
Le promoteur Renwick Development travaille aussi actuellement sur un projet de bâtiment multifonctionnel qui comprendrait des ateliers d’artistes, des logements familiaux, une épicerie et un centre d’éducation pour enfants autistes.
Aucun des deux projets potentiels n’a toutefois obtenu le feu vert de l’arrondissement pour le moment.