Sud-Ouest

Partager l’héritage des Noirs

Photo: Voix Pop - Denis Germain

Passionné par l’héritage des Noirs, Michael P. Farkas consacre la plus grande partie de son temps à insuffler de nouvelles idées et mettre sur pied des projets afin d’offrir un monde meilleur aux générations présentes et futures de cette communauté. À titre de directeur de Youth in Motion/Association des jeunes de la Petite-Bourgogne depuis 11 ans, il s’est donné pour principale mission d’aider les jeunes à découvrir le héros qui dort en eux.

«Avant de devenir des légendes, Martin Lutherking, Gandhi et Nelson Mandela étaient des personnes comme vous et moi, explique l’homme de 59 ans, qui voue une admiration sans borne pour ces trois grands militants des droits civiques. Il y a du potentiel dans chaque jeune et chacun d’eux est capable de faire la différence à sa manière.»

Pour les aider à se développer à leur plein potentiel, M. Farkas organise une panoplie d’activités à la fois culturelles et sportives, que ce soit des cours de danse hip-hop, des ateliers d’arts visuels ou encore des fêtes de quartier comme le Festival de la Petite-Bourgogne qui célébrera sa 34e édition en septembre.

Si ces activités sont destinées à tous les enfants et adolescents du quartier, qui sont issus d’une multitude de cultures différentes, il tient à mettre de l’avant l’histoire de la communauté noire dans sa programmation.

«Il y a un très grand héritage des Noirs dans la Petite-Bourgogne et c’est important de le rappeler. Nous avons longtemps été une communauté marginalisée. Nous avons grimpé les échelons de peine et de misère grâce à des luttes continuelles pour nos droits. Même si les choses ont changé, les Noirs sont encore confrontés à de la discrimination», explique M. Farkas.

Mois de reconnaissance
Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs (MHM), qui se terminera le 28 février, les jeunes de Youth in Motion auront l’occasion de visionner le film 1804: The Hidden History of Haïti, qui raconte comment ce pays caribéen a acquis son indépendance en réalisant la première rébellion d’esclaves jamais réussie.

En tant que président de la Table ronde du MHM, et ce depuis 10 ans, Michael P. Farkas souhaite d’ailleurs profiter de ce visionnement pour rappeler que l’histoire de la communauté noire n’a pas débuté avec l’esclavage.

«Quand on pense aux grands empires africains ou aux inventions réalisées par des Noirs par exemple, on devrait être fiers et ne pas se sentir comme des moins que rien comme ce fût le cas pendant longtemps en raison de l’esclavage, souligne-t-il. Mais, c’est difficile parce que nous vivons avec les séquelles de ce que nos ancêtres ont vécu.»

C’est pourquoi la 28e édition du MHM se déroule sous le thème Voix d’émancipation et a pour but de partager le rôle qu’ont eu les communautés noires dans l’histoire de Montréal. Un apport qui est généralement passé sous silence.

L’idée est de pousser les communautés actuelles à s’accomplir, s’illustrer et s’inspirer d’autres hommes et femmes qui, par leur travail acharné et leur résilience, ont contribué à l’avancement de la société.

Des gens comme Michael P. Farkas qui ont consacré la majeure partie de leur vie à faire avancer la cause des Noirs et à faire rayonner ceux qui habitent la Petite-Bourgogne, mais également ceux qui l’ont bâti.

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