En ce matin d’Halloween, des manifestants costumés se sont réunis devant le bureau national de la Coalition avenir Québec (CAQ), situé sur la rue Mill. Munis de pancartes, les locataires et activistes présents ont fait part de leur mécontentement à coup de slogans face à la gestion de la crise du logement par le gouvernement provincial et ont réclamé un réinvestissement dans le programme AccèsLogis.
«Plusieurs projets de logements sociaux sont actuellement en attente à cause du sous-investissement du gouvernement Legault dans le programme AccèsLogis», indique Amy Darwish, coordonnatrice du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE).
À titre d’exemple, celle-ci mentionne à Métro le projet de logements sociaux à l’ancienne usine de peinture Bétonel, située dans le quartier de Parc-Extension, qui est resté sur la glace depuis juin 2022, faute de financement par le gouvernement provincial.
Le CAPE dénonce ainsi l’état d’inertie du gouvernement Legault, qui prévaudrait alors «que les loyers et les évictions explosent et qu’un nombre croissant de locataires sont contraints de se loger dans des appartements mal entretenus».
«La crise du logement est une histoire d’horreur, et si le gouvernement refuse de reconnaître ce fait, il sera hanté par son inaction!», déclare Mme Darwish.
Pour sa part, un bénévole de POPIR-Comité Logement, Roger Desmarais, craint que cette inaction vienne hanter les générations futures.
«Ça fait des décennies qu’on ne se fait pas entendre, mais on ne désespère pas. C’est surtout pour mes propres enfants, qui ne sont même plus capables de se loger sans avoir des colocs. Je pense aussi à mes petits-enfants qui ne seront plus capables de se loger. On n’est déjà pas capable de loger la population québécoise et on attend beaucoup de réfugiés climatiques prochainement. On va les loger où? C’est inacceptable.»
Nomination controversée
Cette action de mobilisation survient quelques jours après la nomination de l’ancienne courtière immobilière France-Élaine Duranceau à titre de ministre responsable de l’Habitation, le 20 octobre.
Cette nomination sèmerait l’inquiétude chez certains locataires, qui craindraient que la nouvelle ministre suive les traces de sa prédécesseure, Andrée Laforest.
«Le gouvernement Legault ne peut pas agir durant les quatre prochaines années de la même manière qu’il l’a fait dans son mandat précédent: en niant la crise du logement, en n’accordant pas assez de financement à AccèsLogis et en favorisant un nouveau programme axé sur le “logement abordable”, qui n’est en fait pas abordable du tout», soutient Lizo Ginestet, organisateur communautaire au POPIR-Comité Logement.
Quant à Amy Darwish, elle explique à Métro que le CAPE veut transmettre un message à la nouvelle ministre, soit «que les intérêts des locataires doivent prévaloir sur ceux des promoteurs immobiliers».