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Homophobie et transphobie: Montréal est un exemple… imparfait

Bien que Montréal soit un exemple pour d’autres pays et d’autres villes en matière de lutte à l’homophobie et à la transphobie, il reste «du travail à faire», selon Laurent Breault, directeur général à la Fondation Émergence. Métro s’est entretenu avec lui à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, qui a lieu aujourd’hui.

Dans bien des pays, les conditions de vies des personnes LGBTQ2+ s’améliorent. Cette amélioration s’accompagne cependant d’une augmentation des violences ailleurs, souligne M. Breault. Plus de 60 pays dans le monde criminalisent encore l’homosexualité. Dans une dizaine d’États, l’homosexualité est passible de la peine de mort.

Pour Laurent Breault, Montréal connaît plusieurs avancées depuis quelques années en matière d’homophobie et de transphobie. En 2017, l’ancien maire Denis Coderre a présenté des excuses officielles au sujet de la purge et des raids policiers dans les bars LGBTQ2+. Cependant, de nombreuses failles persistent sur le plan structurel.

Est-ce qu’à Montréal on est prêt à avoir un maire ou une mairesse LBGTQ2+? Je n’en suis pas certain.

Laurent Breault

Un climat d’insécurité persistant à certains endroits

Pour Laurent Breault, un travail est à faire sur le plan des données récoltées par les autorités. Cela permettrait de connaître l’état réel de la situation à Montréal. Un état d’insécurité serait cependant omniprésent au sein de la communauté dans le Village.

De nombreux incidents à caractère homophobe et transphobe à Montréal sont dénoncés sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, un incident survenu dans le Village a conduit la Société de développement commercial (SDC) du Village à revoir son image de marque pour rendre ce quartier plus inclusif.

«À Montréal, dans certains quartiers, il y a plus d’inclusion. Mais dans d’autres arrondissements, très peu de personnes LGBTQ2+ se sentiraient à l’aise de tenir la main d’une personne du même sexe», dit Laurent Breault.

Mieux former les agents du SPVM et les employés de la Ville

Pour le directeur général de la Fondation Émergence, une formation plus accrue est à faire auprès des forces policières. Plus de formation serait nécessaire, notamment lorsqu’ils interviennent auprès de personnes trans.

«Il y a beaucoup d’histoires au sein de la communauté où les policiers n’ont pas pris au sérieux la violence conjugale entre deux hommes par exemple, dit-il. Le policier qui va se rendre dans une résidence pour un appel de violence conjugale va présumer que la personne est hétérosexuelle jusqu’à preuve du contraire.»

Ce n’est que depuis l’automne 2021 que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) tient des rencontres de formation pour sensibiliser les policiers de la Division de la prévention et de la sécurité urbaine à la réalité LGBTQ2+.

La formation des employés de la Ville aux réalités des personnes LGBTQ2+ a été un des engagements de l’administration Plante. Laurent Breault salue cet engagement, mais souhaite qu’il se poursuive. Selon lui, les services offerts par les employés municipaux ne sont «pas toujours inclusifs».

«Ce ne sont pas toutes les personnes trans qui sont à l’aise d’aller à la piscine publique, car les vestiaires sont genrés. Les employés ne sont pas forcément formés à interagir avec les personnes trans. Par exemple ils peuvent les mégenrer.»

En ce 17 mai, la Ville de Montréal compte hisser le drapeau inclusif sur le mât de l’hôtel de ville. Sur près de 1100 municipalités québécoises, entre 200 et 250 feront de même.

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