Les Jardins des patriotes: un projet unique et inspirant
C’est le 20 mai prochain, dans la cour arrière de l’école Louis-Joseph-Papineau, qu’ouvriront officiellement les Jardins des patriotes. Un petit bijou de projet, porté par une enseignante qui ne manque ni de vision ni d’idées pour stimuler ses élèves.
«Lorsque j’ai participé à l’École d’été sur l’agriculture urbaine l’an dernier, l’idée m’est venue : j’ai pensé qu’on pourrait aménager un jardin sur l’immense terrain gazonné inutilisé de l’école pour nourrir la population de notre quartier, Saint-Michel, qui est un désert alimentaire», raconte Karine Lévesque.
Le projet de l’enseignante en adaptation scolaire, qui allie des objectifs sociaux, pédagogiques et environnementaux, a conquis la direction et les membres de son établissement. Rapidement, des partenaires et des subventions sont venus soutenir la démarche. Sept mois plus tard, les
Jardins des patriotes sont sur le point de prendre vie.
«Présentement, nous avons 800 plants en serre, précise Karine Lévesque. Les écoles primaires du quartier sont invitées à venir participer à la confection du jardin à l’occasion de la journée d’ouverture, où nous planterons les semis qui sont prêts. Nous aurons des tomates, des poivrons, des poireaux, des épinards, des carottes, des fines herbes…»
«Nous voulons aussi aménager une zone verger avec des arbres fruitiers. Pour verdir, nous avons des semences de fleurs sauvages qui attireront les abeilles et les papillons afin de polliniser notre jardin.»
La production sera distribuée par l’intermédiaire de cuisines collectives, de paniers maraîchers et de groupes d’achats. «L’Éco-quartier et PARI Saint-Michel fourniront aussi nos produits bios, frais, fins et abordables au marché solidaire.»
«Les élèves sont motivés de venir à l’école et fiers de savoir qu’ils vont nourrir les gens du quartier.» –Karine Lévesque, enseignante
L’apport des élèves
Pour maximiser les retombées, Karine Lévesque est actuellement inscrite au programme court de deuxième cycle de l’UQAM en éducation relative à l’environnement. Cela lui permet de peaufiner le volet pédagogique de son projet.
«Il y aura un jardin pédagogique pour initier les enfants à la nature et une section où les gens pourront suivre des ateliers en agriculture urbaine. Ce sera ouvert à tous», dit l’enseignante, qui a impliqué les élèves dans son projet interdisciplinaire en l’intégrant à son programme scolaire.
«On a rédigé un sondage pour les parents dans le cours de français, on a analysé les statistiques, conçu les plans, travaillé les mesures… En sciences, on a vu la pollinisation des plantes, la croissance, les nutriments… Tout part des élèves.»
La brigade verte de 50 élèves, qu’elle a créée en début d’année et qui supervise la collecte des matières résiduelles alimentaires à la cafétéria, participera activement à l’entretien du jardin.
«Les jeunes embarquent vraiment. L’an passé, j’avais des cas d’absentéisme aigu. Pas cette année. Les élèves sont motivés de venir à l’école et fiers de savoir qu’ils vont nourrir les gens du quartier. C’est très touchant.»