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Expulsé pour une casquette, il poursuit la commission scolaire

Photo: TC Media – Maxime Coursol
Maxime Coursol - L'Information du Nord Mont-Tremblant / TC Media

Mathieu Gauthier poursuit aux petites créances la Commission scolaire des Laurentides pour avoir été suspendu du centre d’éducation aux adultes de Mont-Tremblant. Il souhaite maintenant obtenir un dédommagement de 15 000$.

Dans sa demande introductive, déposée devant la Cour et jugée admissible par celle-ci, M. Gauthier dit avoir subi entre autres de l’anxiété, de l’insomnie et une perte financière importante. C’est que suite à son exclusion du Centre de formation générale (CFG) des Cimes, le résident de Brébeuf doit maintenant se rendre à Rivière-Rouge matin et soir pour pouvoir compléter son secondaire.

«C’est de l’essence, de l’usure sur ma voiture et surtout, une perte importante de temps pour moi», a-t-il confié à TC Media.

Toute cette histoire aurait commencé, selon M. Gauthier, par une banale histoire de casquette. Un enseignant lui aurait demandé de respecter le code vestimentaire et de retirer cette dernière, en classe et dans les corridors. M. Gauthier a refusé de l’enlever en-dehors des classes, car selon lui, le code vestimentaire ne s’appliquait pas dans les corridors. Il en a suivi une suite de conflits qui aurait dégénéré, toujours selon le plaignant, en intimidation et en harcèlement.

Suspendu, puis expulsé
Mathieu Gauthier aurait ensuite fait part de ses problèmes avec l’enseignant à la direction et à divers membres du personnel du CFG, mais la situation se serait poursuivie. «Le prof était tout le temps en train de dire que ce n’est pas ça qu’il avait dit, raconte-t-il. Je me suis donc décidé à enregistrer nos discussions. Je ne me suis jamais caché et j’ai vérifié, si je participe à la discussion, j’ai le droit d’enregistrer.»

Ces enregistrements auraient toutefois déplu à la direction du CFG, qui a suspendu M. Gauthier après qu’il se soit engueulé avec l’enseignant. Il a ensuite été réintégré après avoir signé un contrat, lui interdisant notamment d’enregistrer les conversations. L’étudiant a ensuite été transféré à Sainte-Agathe, mais d’autres ennuis se sont présentés et finalement, le 10 février, il aurait été expulsé de la Commission scolaire des Laurentides (CSL).

La journée même, 10 février, la Cour des petites créances a accepté la demande de poursuite de Mathieu Gauthier contre la commission scolaire. L’audience aura lieu le 31 juillet. Le plaignant se dit confiant de l’emporter.

«Je ne vais pas là pour perdre, affirme-t-il. Et j’ai l’intention de les finir, mes études. Je ne cherche pas le trouble, mais ce n’est pas vrai que je vais me laisser faire!»

«Tout a été fait dans les règles», se défend la CSL
La CSL, de son côté, se défend vigoureusement d’avoir négligé Mathieu Gauthier. Stéphanie Fournelle-Maurice, coordonnatrice au Service du secrétariat général et des communications, n’a pas voulu commenter le fait que celui-ci traîne maintenant l’institution devant la Cour des petites créances. Toutefois, elle a tenu à préciser que le dossier de cet étudiant n’avait pas été pris à la légère.

«Le processus a été respecté et tout a été fait dans les règles de l’art, affirme-t-elle. L’enseignant, la direction du centre puis la direction générale de la commission scolaire ont tous rencontré M. Gauthier afin de trouver une solution. Le Protecteur de l’élève, qui est neutre et impartial, a également été saisi du dossier après que l’étudiant ait été expulsé. Sa recommandation, remise en mai aux commissaires, a été de ne pas soutenir la plainte.»

Autrement dit, le Protecteur de l’élève a jugé que les motifs pour expulser Mathieu Gauthier étaient raisonnables. Mme Fournelle-Maurice précise cependant que l’étudiant peut toujours déposer une demande de révision de cette décision, s’il le désire.

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