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Ottawa reconnaîtrait le droit au logement

OTTAWA — Le gouvernement libéral de Justin Trudeau serait prêt à inclure dans sa prochaine stratégie nationale sur le logement une déclaration sur le droit de tout citoyen au logement, mais on ne sait pas si ce droit serait inscrit dans une loi.

Des responsables au sein du gouvernement ont indiqué à des militants pour le droit au logement et la défense des sans-abri que ce droit devrait effectivement se retrouver dans la stratégie nationale, prévue cet automne. Les groupes sociaux espèrent maintenant que ce droit sera inscrit dans la loi, afin qu’un futur gouvernement ne puisse facilement reculer.

L’inclusion dans la loi d’un tel droit au logement permettrait aussi aux tribunaux d’entendre les plaintes de ceux qui s’estiment lésés.

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable estime que cette déclaration constituerait une avancée considérable pour réduire la pauvreté et l’itinérance au Canada. Leilani Farha, qui est aussi directrice de l’organisme Canada sans pauvreté, espère maintenant que cette ouverture des libéraux se traduira par des mesures concrètes dans la stratégie nationale.

La porte-parole néo-démocrate en matière de logement et députée d’Hochelaga, Marjolaine Boutin-Sweet, estime que la reconnaissance du droit au logement constitue la pierre d’assise d’une véritable stratégie, car les citoyens auraient ensuite des recours devant les tribunaux.

La porte-parole conservatrice en matière de développement social, Karen Vecchio, espère de son côté que les libéraux vont mettre dans le coup les provinces et territoires — ce qui n’est pas toujours le cas avec ce gouvernement, selon elle.

Des sources au sein du gouvernement indiquent par ailleurs que les libéraux souhaitent créer des stratégies spécifiques pour chacun des trois grands groupes d’Autochtones au pays — les Premières Nations, les Inuits et les Métis.

On sait déjà qu’Ottawa consacrera 11,2 milliards $ au cours des 10 prochaines années à sa stratégie nationale du logement, afin que tout Canadien puisse trouver un logement abordable qui réponde à ses besoins. Le gouvernement fédéral versera 5 milliards $ de cette somme à la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour stimuler les investissements privés et créer, espère-t-on à Ottawa, un financement supplémentaire de 10,9 milliards $ sur onze ans.

Les participants à un récent symposium sur le logement abordable ont appris que des sommes pour la prévention de l’itinérance seraient déjà prévues dans le prochain budget fédéral. Des études concluent qu’il est moins coûteux pour un gouvernement de fournir un logement aux itinérants que de financer des ressources d’urgence.

Selon les plus récentes données, 1,6 million de ménages canadiens consacrent plus du tiers de leur revenu brut à un logement qui ne respecte pas les normes ou qui ne répond pas à leurs besoins.

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