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Jagmeet Singh rejette la violence politique

Photo: La Presse canadienne
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, ne participera plus à des événements où des participants prônent l’usage de la violence à des fins politiques s’il est mis au courant de leur présence.

Questionné par les journalistes à l’issue de la réunion du caucus du parti mercredi, M. Singh a catégoriquement rejeté toute forme de violence politique.

«S’il y a un événement où il n’y a aucun doute qu’il y a un avancement de violence politique, non, je n’irai pas, pas du tout, a-t-il dit. Je n’accepte pas ça. Je n’accepte pas la violence politique si ça c’est votre question, mais ma priorité comme chef fédéral est de connecter avec des gens ici au Canada et d’avoir des occasions de faire ça.»

Une vingtaine de députés néo-démocrates, soit environ la moitié du caucus, lui avaient demandé d’affirmer sans équivoque qu’il n’allait plus participer à des événements en compagnie de séparatistes sikhs qui prônent la violence, selon une source. Certains députés ont été déçus par les propos de M. Singh parce qu’ils auraient voulu qu’il soit encore plus clair et qu’il explique comment il allait s’y prendre pour vérifier la nature d’un événement avant de confirmer sa présence.

Le chef néo-démocrate avait participé en 2016 à un séminaire d’indépendantistes sikhs au cours duquel un militant avait soutenu que la violence peut parfois aider la cause souverainiste. Il était alors un député provincial de l’Ontario.

Une vidéo, d’abord publiée sur YouTube par la Fédération nationale sikhe du Royaume-Uni, a fait surface au Canada la semaine dernière. Elle a été tournée en 2016 lors d’un événement consacré à l’indépendance du peuple sikh en Inde. Dans cette vidéo de quatre minutes, on voit M. Singh discuter de souveraineté, sans toutefois l’appuyer.

«Je n’ai jamais assisté à un événement où le but était l’avancement de la violence politique», a-t-il affirmé en précisant que les événements auxquels il a participé portaient sur les droits de la personne et le génocide.

«Je condamne complètement la violence politique et je n’assiste pas à des événements où ça c’est le but. Jamais!», a-t-il ensuite répété.

Le chef du NPD avait également dû défendre la semaine dernière sa présence en 2015 à un rassemblement pour l’indépendance du peuple sikh, en Californie. Ce rassemblement de San Francisco est présenté comme une commémoration annuelle de l’invasion meurtrière par l’armée indienne, en 1984, du Temple d’or d’Amritsar, au Pendjab, où s’étaient réfugiés des indépendantistes. Certains voient dans cette commémoration une marque de soutien envers le mouvement séparatiste sikh.

Le chef néo-démocrate a indiqué mercredi qu’il soutenait le droit à l’autodétermination des peuples tout en s’abstenant de commenter la situation en Inde.

«Il y a une distinction entre la violence politique et quelqu’un qui milite pour l’indépendance et l’autodétermination, a-t-il d’abord souligné. Il n’y a aucun lien entre les deux.

«Soyons clairs: je soutiens sans équivoque le droit à l’autodétermination (des peuples) que ce soit en Écosse, en Nouvelle-Calédonie ou en Inde, a-t-il expliqué. Je n’interviens pas à savoir si c’est la bonne décision à prendre pour les Écossais, les Néo-Calédoniens ou les Indiens.»

La majorité des Indo-Canadiens sont des sikhs originaires de l’État indien du Pendjab, comme les parents de Jagmeet Singh, où un mouvement séparatiste milite en faveur de la création d’un État sikh indépendant, le Khalistan.

L’Inde déplore depuis quelques années que le Canada n’en fasse pas suffisamment pour mater les éléments extrémistes de la communauté sikhe au Canada. Le sujet est revenu à l’avant-plan lors de la visite du premier ministre Justin Trudeau en février.

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