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Affaire Ashley Smith: Ottawa force la coopération

OTTAWA – Le gouvernement Harper dit avoir ordonné à Service correctionnel Canada (SCC) de coopérer pleinement à une enquête sur la mort d’Ashley Smith, une jeune femme souffrant de problèmes de santé mentale s’étant étouffée à mort dans sa cellule il y a cinq ans.

Candice Bergen, la secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique Vic Toews, affirme que le gouvernement s’attend à ce que l’agence suive les instructions.

Des avocats du gouvernement ont combattu pour empêcher la diffusion de vidéos de Mme Smith et pour plutôt les maintenir sous scellés.

Tentant de restreindre la portée de l’enquête sur le tragique décès d’Ashley Smith, les avocats de SCC et trois médecins ontariens avaient en outre plaidé, mercredi matin, que l’enquête souhaitée par le coroner dépassait ses limites juridiques et constitutionnelles.

La présentation, cette semaine, d’une vidéo troublante montrant des gardes attachant Mme Smith avec du ruban adhésif et lui injectant un médicament contre son gré a poussé le premier ministre à critiquer les autorités carcérales pour ce comportement inacceptable.

Plusieurs heures d’enregistrements doivent encore être diffusées, mais Mme Bergen n’a pas donné de détails entourant leur possible divulgation.

«Nous nous attendons à une collaboration complète», a-t-elle dit en réponse à une question directe à propos des vidéos. «Voilà ce que nous voulons voir.»

«Ce que nous avons vu est une tragédie et c’est complètement inacceptable. Bien entendu, SCC travaille pour apporter des changements mais il s’agit d’une enquête importante, et nous voulons donc que SCC coopère pleinement avec le coroner», a poursuivi Mme Bergen.

Le député libéral Ralph Goodale espère que cela signifie que l’ensemble des vidéos seront diffusées dans le cadre de l’enquête.

«Je souhaite que cela soit vrai. Le gouvernement offre souvent ce genre de réponses, puis vous examinez leur comportement et cela ne correspond vraiment pas à la réalité», a-t-il dit.

Mme Bergen s’est par ailleurs fait demander pourquoi Ottawa avait tant tardé avant d’agir dans ce dossier.

«Je crois qu’il y a eu un processus en place et des décisions ont été prises à propos des vidéos. Nous avons vu des choses véritablement tragiques et le gouvernement reconnaît et croit très fermement que SCC doit coopérer et voilà ce que nous leur avons donné comme instructions.»

Ashley Smith avait 19 ans lorsqu’elle a été trouvée morte étouffée dans sa cellule à Kitchener, en octobre 2007, après plusieurs épisodes d’automutilation. Elle venait de passer environ un an en isolement dans plusieurs pénitenciers de cinq provinces à travers le Canada.

L’enquête fait suite à une plainte déposée par la famille de Mme Smith auprès de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), selon laquelle la jeune femme avait été immobilisée et aurait reçu des médicaments antipsychotiques et d’autres substances contre son gré, le tout sans aucune justification juridique ou médicale.

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