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Harper convaincu que Keystone XL sera accepté

MARKHAM, Ont. — Stephen Harper a offert un aperçu, jeudi, de la façon dont il entend se distancier de la décision très attendue de l’administration Obama sur le controversé oléoduc Keystone XL: si le projet est rejeté, n’allez surtout pas blâmer Ottawa.

M. Harper a dit que le président américain Barack Obama n’avait jamais relié une politique conservatrice quelconque au processus décisionnel sur le projet de plusieurs milliards de dollars, qui permettrait de transporter les sables bitumineux de l’Ouest canadien jusqu’aux raffineries du sud des États-Unis.

Il est attendu que M. Obama rejette le projet, largement en raison des préoccupations environnementales.

Des personnes près de ce projet croient que la décision américaine sur son destin, bloquée depuis des années, pourrait être imminente.

Ce refus de haut niveau pourrait potentiellement être rendu public avant même que les Canadiens ne se rendent aux bureaux de scrutin le 19 octobre.

Un rejet en plein milieu de la campagne électorale, qui ferait vraisemblablement les manchettes des deux côtés de la frontière, serait une mauvaise nouvelle pour M. Harper, qui s’est fait le champion du projet car il considère que ce serait une occasion en or pour la croissance économique du pays.

En plus de cela, ses opposants politiques ont indiqué qu’ils entendaient faire porter le blâme d’un éventuel échec de l’oléoduc Keystone au chef conservateur.

«Laissez-moi être très clair sur cela: le président Obama et l’administration n’ont jamais lié leur décision sur Keystone aux politiques d’un gouvernement canadien en particulier», a déclaré M. Harper jeudi, lors d’un arrêt de campagne à Markham, en Ontario, lorsqu’il s’est fait demander si M. Obama lui avait déjà suggéré d’agir plus rapidement sur les changements climatiques.

«Ils n’ont pas requis de politique gouvernementale spécifique comme condition pour approuver l’oléoduc. C’est un fait.»

«M. Obama m’a indiqué qu’il prendrait sa décision sur ce qu’il croit être dans le meilleur intérêt des États-Unis», a ajouté le chef conservateur.

M. Harper soutient depuis longtemps que le projet de TransCanada serait un élément crucial de l’infrastructure qui aiderait à stimuler l’économie canadienne, créerait des emplois et assurerait que moins de pétrole soit transporté en Amérique du Nord par train, ce qui, a-t-il noté, crée plus d’émissions de gaz à effet de serre.

Il a dit jeudi que ces facteurs «militaient en faveur» de Keystone.

«M. Obama va prendre ses propres décisions pour ses propres raisons politiques, mais ce projet est, de façon écrasante, dans l’intérêt des Canadiens», a déclaré M. Harper lors de cet événement dans la région de Toronto, où il a fait la promesse électorale de faciliter la vie aux gens formés à l’étranger qui veulent voir leurs diplômes professionnels reconnus au Canada. M. Harper évalue que son initiative servirait à 20 000 nouveaux Canadiens.

Il s’est aussi fait demander ce que signifierait un rejet du projet pour les relations canado-américaines, particulièrement s’il survient au beau milieu de la campagne électorale.

M. Harper n’a pas répondu directement à cette portion de la question, bien qu’il ait souligné que la réalisation éventuelle du projet était inévitable.

«Peu importe quelle sera la décision prise, à long terme, la prochaine administration américaine va l’approuver», a-t-il dit.

Le différend sur Keystone va bien au-delà de l’oléoduc lui-même. Il y a un désaccord sur son importance réelle, en tant qu’enjeu énergétique et environnemental.

Ce qui est clair, toutefois, c’est que l’oléoduc transporterait près du quart du pétrole que le Canada exporte déjà aux États-Unis, à moindre coût.

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