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Détentions massives au G20 de Toronto: un officier de la police sera sanctionné

Supt. David (Mark) Fenton is seen outside police headquarters in Toronto on Wednesday, April 13, 2016. Complainants told his misconduct sentencing hearing he should be fired for ordering indiscriminate mass arrests during the tumultuous G20 summit six years ago. THE CANADIAN PRESS/Colin Perkel Photo: Colin Perkel/THE CANADIAN PRESS
Colin Perkel - La Presse Canadienne

Un haut gradé de la Police de Toronto devrait être congédié pour son mépris des libertés civiles affiché durant les manifestations au sommet du G20, il y a six ans, a-t-on entendu mercredi lors des observations sur la peine.

La fin de semaine du sommet du G20 de Toronto, à la fin juin 2010, avait été marquée par des manifestations qui ont parfois donné lieu à du vandalisme. Environ 1100 personnes, la plupart des manifestants pacifiques ou des passants, ont été arrêtées et détenues. Le surintendant David Fenton, comptant 27 ans de service à la Police de Toronto, a été le seul officier supérieur à faire face à des mesures disciplinaires. Certains policiers ont par ailleurs été accusés au criminel.

M. Fenton a été reconnu coupable l’an dernier, en vertu de la Loi sur les services policiers de l’Ontario, d’abus d’autorité et de conduite répréhensible. Le juge à la retraite John Hamilton a estimé que le témoignage de M. Fenton n’était pas toujours crédible et que l’officier n’avait pas de motifs raisonnables d’ordonner la détention massive de manifestants.

Celui qui a déjà qualifié les manifestants de “terroristes” a présenté ses excuses, par la voix de son avocat, après le verdict de culpabilité. Le tribunal entend depuis mercredi les observations des parties sur la peine à imposer.

L’avocate de nombreux détenus, Adrienne Lei, a plaidé que le surintendant Fenton n’avait exprimé aucuns remords pour avoir appliqué une espèce de “loi martiale” à Toronto, et qu’il avait plutôt tenté de rejeter le blâme sur les autres.

Adrienne Telford, l’avocate d’autres plaignants, qui chantaient “Give Peace a Chance” assis devant un hôtel, a soutenu que M. Fenton était personnellement responsable de la détention illégitime de près de 600 civils, qui ont profondément souffert de son geste.

“Un seul policier a décidé de suspendre la Constitution et de décréter l’État policier au coeur du centre-ville. Il s’agit d’un cas flagrant d’abus de pouvoir”, a-t-elle plaidé devant le juge Hamilton.

L’avocat de la poursuite, Brian Gover, a recommandé que M. Fenton soit rétrogradé d’un échelon, pendant un an, ce qui lui ferait perdre entre 10 000 $ et 15 000 $ en salaire. Il a plaidé que dans son témoignage, M. Fenton avait maintenu le bien-fondé de sa décision et affirmé qu’il referait la même chose aujourd’hui. Il ne s’agit donc pas d’une “erreur de jugement momentanée”, a soutenu la poursuite.

La défense doit présenter ses observations jeudi. Elle a déjà suggéré qu’elle recommanderait une réprimande.

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