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Incendie: plusieurs défis attendent Fort McMurray

Les gens qui ont tout perdu dans un incendie de forêt traversent une période de hauts et de bas émotionnels qui, dans certains cas, peut durer des mois et même des années, affirme une spécialiste des sciences sociales ayant étudié les suites de quatre incendies de forêt majeurs survenus dans l’Ouest canadien.

Judith Kulig, qui enseigne à l’Université de Lethbridge, croit que les personnes touchées par l’incendie de forêt dévastateur de Fort McMurray, en Alberta, vivront probablement une grande gamme d’émotions.

«Ce que nous avons découvert, c’est que tout de suite après un incendie, il y a un choc, de l’incrédulité et du déni par rapport à ce qui s’est passé, a-t-elle expliqué, jeudi. Ensuite, les gens ont tendance à créer une certaine cohésion et à se sentir proches les uns des autres en raison de ce qu’ils ont vécu.»

Au moins 1600 résidences et bâtiments ont été anéantis par les flammes à Fort McMurray, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir la ville dans le cadre de ce que les autorités ont qualifié de plus importante évacuation liée à un incendie de forêt de l’histoire de la province.

Présentement, a poursuivi Mme Kulig, les résidants sont toujours dans la phase du choc et du déni, qui cédera lentement la place à l’euphorie engendrée par le fait d’avoir survécu et par la générosité des étrangers.

Selon l’experte, la période difficile commencera lorsque les habitants de Fort McMurray seront de retour dans la ville.

Les études réalisées sur les lendemains des incendies de forêt en Australie montrent que ces catastrophes peuvent exacerber les problèmes qui existaient préalablement, comme la toxicomanie ou la violence conjugale.

«Ces études ont aussi laissé entendre que les adultes pouvaient recevoir un diagnostic d’ESPT (état de stress post-traumatique) jusqu’à trois ans après l’incendie, a indiqué Judith Kulig. Il est donc très important que des services psychologiques soient fournis à tous les groupes d’âge et à une grande variété de personnes au sein de la communauté, et que les autorités n’assument pas que les gens vont bien simplement parce qu’ils disent que c’est le cas.»

Mme Kulig a toutefois ajouté que ses recherches lui avaient appris que l’être humain est très résilient.

«Il se relève les manches et va de l’avant», a-t-elle souligné.

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